TOKYO (Reuters) - La Banque du Japon ne prévoit pas de modifier son programme de soutien massif à l’économie et agira “immédiatement” si des risques remettent en cause la progression vers son objectif d‘inflation, a déclaré lundi son gouverneur Haruhiko Kuroda.
Tout en se montrant globalement optimiste sur l’évolution de l’économie mondiale, Kuroda a mis en avant plusieurs facteurs susceptibles selon lui de menacer la reprise, comme les risques géopolitiques et la vague montante du protectionnisme.
“En particulier, je m‘inquiète des tendances protectionnistes dans certains pays et des risques géopolitiques autour de l’économie mondiale”, a-t-il dit lors d‘une conférence organisée par Europlace à Tokyo.
“J‘espère sincèrement que le système commercial multilatéral sera maintenu dans les prochaines semaines”, a-t-il ajouté dans une allusion à peine voilée au programme “America First” (l‘Amérique d‘abord) du président américain Donald Trump.
Prié de dire si les inconvénients d‘une politique monétaire ultra-accommodante l‘inquiétaient davantage, Kuroda a noté que la BoJ n‘avait pas modifié son message depuis l‘ajustement du cadre de sa politique monétaire en septembre 2016.
La BoJ avait alors fait évoluer sa stratégie en notant que la courbe des rendements devenue trop plate n’était pas une bonne chose pour le système bancaire, a rappelé le gouverneur.
“Nous avons pu maintenir un contrôle assez efficace de la courbe des rendements sans créer de problèmes d‘ordre financier”, a-t-il indiqué, en jugeant “appropriés” les objectifs actuels de taux longs.
“Nous poursuivrons notre politique monétaire extrêmement accommodante afin d‘atteindre le plus tôt possible l‘objectif d‘un taux d‘inflation de 2%”, a-t-il souligné.
Après trois années de création monétaire massive qui n‘a pas produit les effets escomptés sur l‘inflation, la BoJ met désormais l‘accent sur les taux en visant des taux à court terme à -0,1% et un rendement des obligations d‘Etat à 10 ans autour de zéro.
Haruhiko Kuroda a noté que les risques géopolitiques étaient “très difficiles à prédire” mais potentiellement dangereux pour l’économie japonaise.
“S‘il arrivait quoi que ce soit susceptible de remettre en cause la trajectoire vers notre objectif de stabilité des prix, nous agirions immédiatement en fonction des besoins spécifiques”, a-t-il affirmé tout en se disant serein à ce stade compte tenu des perspectives économiques “assez robustes”.