La Banque islamique de développement (BID) envisage de mobiliser 1 trillion de dollars afin de financer des projets d'investissement dans des secteurs stratégiques des États membres à même de créer 10 millions d'emploi, a annoncé, vendredi à Marrakech, le président du groupe de la BID, Bandar Hajjar.
Pour faire face aux mutations que connaissent les États membres, la Banque a mis en place une nouvelle vision qui consiste à les accompagner dans le processus de refonte de leurs économies pour qu'elles deviennent durables, globales et créatrices d’emplois grâce aux chaînes des valeurs, les sciences et l'innovation, a souligné M. Hajjar à l'ouverture de la 44è réunion annuelle de la BID. Cette vision est motivée par les évolutions inédites au niveau des sciences et de la technologie, le déficit en investissement requis pour les Objectifs de Développement Durable (ODD), la croissance démographique rapide, les conflits militaires et la vulnérabilité dans des États membres, a-t-il relevé.
A cette fin, la BID pourra concrétiser des projets de grande utilité économique avec un impact tangible sur le développement, ce qui facilitera la mobilisation des ressources financières indispensables pour la création de valeur et le transfert du savoir-faire, a-t-il décliné, faisant observer que l'institution va s’ériger en un stimulateur de développement et un facilitateur d'investissement en vue d'assurer le développement.
Dans ce cadre, le financement islamique sera l'outil primordial pour alimenter les industries et inclure les secteurs exclus du financement, a-t-il indiqué, ajoutant que cela constituera l'opportunité pour les Banques islamiques d'investir la technologie financière, le big daTa et l'intelligence artificielle dans l'objetif de se positionner en tant qu'institutions bancaires modernes, rentables et diversifiées.
En outre, il a mis en lumière les initiatives phares de la banque dans le cadre du nouveau modèle qui visent, entre autres, à renforcer la compétitivité des pays dans des secteurs où ils détiennent un avantage comparatif afin de diversifier et d'élargir la base industrielle, citant à titre d'exemple le Gabon, où cette initiative a été mise en œuvre et où des réunions avec des responsables des secteurs privé et public ont été couronnées par l’identification des domaines à bénéficier des concours financiers de la BID.
En matière de sciences et d'innovation, il a mis en exergue l'ambition de la BID de construire un système complet en la matière, qui boostera davantage la valeur ajoutée dégagée des ressources naturelles, financières et humaines.
Il est temps, a-t-il insisté, d'axer le développement à l’échelle internationale sur le traitement des facteurs structurels qui entravent le développement durable en assurant des solutions intégrées pour atteindre les ODD.
Qualifiant d'exceptionnelle la coopération entre le Maroc et la BID, il a réitéré le soutien constant du Groupe au développement durable du Royaume, rappelant que les enveloppes budgétaires alloueés par la BID en faveur du développement durable au Maroc se sont élevées à environ 7 milliards de dollars.
La stratégie de partenariat Maroc-BID durant la période 2013-2016 d'un montant total de 2,77 milliards de dollars a été une réussite totale puisqu'elle a enregistré un taux de réalisation de 115%, a noté M.Hajjar, relevant que la Banque va contribuer au développement des chaines de valeurs dans les secteurs identifiés où le Maroc dispose d'un avantage comparatif, dont l'aquaculture, qui constitue un secteur prometteur pour réaliser une valeur ajoutée et offrir des opportunités d'emplois au profit des jeunes.
Organisée du 03 au 06 avril courant sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la 44è réunion annuelle du Groupe de la BID traite de la thématique de "la transformation dans un monde en mouvement: un cheminement vers les Objectifs Durables de Développement".
Cette thématique incarne la nouvelle stratégie portée par la banque pour la réalisation des ODD. A cet effet, seront décortiqués les quatre piliers essentiels du plan quinquennal de la BID, à savoir "les partenariats public-privé", "la science, la technologie et l'innovation", "la chaîne de valeurs mondiale" et "la finance Islamique".