La Banque centrale européenne a annoncé jeudi prolonger d'au moins neuf mois, jusqu'à fin 2017, son programme de rachats massifs de dettes pour soutenir une économie encore vulnérable en zone euro, mais en réduisant ses achats à 60 milliards d'euros par mois.
"A partir d'avril 2017, les achats nets d'actifs continueront à un rythme mensuel de 60 milliards d'euros jusqu'à la fin de décembre 2017, ou au-delà si nécessaire (...)", a déclaré un porte-parole lors d'une conférence téléphonique.
La BCE s'est néanmoins dit prête à "accroître le programme en termes de taille et/ou de durée" si besoin.
La BCE était très attendue sur la suite donnée à son programme de vastes rachats de dette publique et privée, à hauteur de 80 milliards d'euros par mois, un programme souvent désigné sous l'acronyme "QE" pour "quantitative easing" (assouplissement quantitatif), qui courait pour l'heure jusqu'à fin mars.
La plupart des économistes misaient sur une extension de six mois de ces injections massives d'argent dans l'économie sur fond de risques politiques accrus après le vote britannique en faveur du Brexit, l'élection de Donald Trump et la démission du Premier ministre italien Matteo Renzi. Mais un grand nombre s'attendait à un volume mensuel d'achats inchangé.
L'institution de Francfort a également, et comme escompté, laissé inchangé son principal taux directeur à 0%, son plus bas niveau historique, a indiqué un porte-parole à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.
Elle a aussi maintenu aux niveaux actuels le taux de prêt marginal, abaissé à 0,25% en mars, et le taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois en juin 2014 et qui stationne désormais à -0,40%.
Enfin, elle a décidé aussi de changer certaines des règles qu'elle s'était fixées pour acheter les créances, sans doute afin de s'assurer que suffisamment de titres seront à disposition, renvoyant toutefois à la conférence de presse de son président Mario Draghi à 13H30 GMT pour les détails.
Avec AFP.