(Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est de plus en plus confiante sur un retour de l‘inflation vers son objectif, a déclaré lundi le président de l‘institution monétaire.
Mario Draghi a identifié la volatilité du taux de change de l‘euro comme un facteur d‘incertitude qui demande à être surveillé et a expliqué que l’économie souffrait toujours d‘excédents de capacités justifiant une “large” accommodation monétaire.
“Dans l‘ensemble, nous devenons de plus en plus confiants que l‘inflation va finalement atteindre des niveaux conformes à notre objectif, mais nous savons aussi qu‘un degré très substantiel d‘accommodation monétaire reste nécessaire pour que la trajectoire haussière de l‘inflation se matérialise”, a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques du Parlement européen.
Alors que l’économie de la zone euro vient de connaître un 17e trimestre consécutif d‘expansion, la BCE doit annoncer une réduction de son programme de stimulation monétaire à compter de l‘année prochaine même si la hausse des prix demeure inférieure à son objectif d‘une inflation légèrement inférieure à 2% l‘an.
“Nous continuons de constater certaines incertitudes autour de l‘objectif d‘inflation à moyen terme”, a dit Draghi. “Plus particulièrement, la récente volatilité du taux de change est une source d‘incertitude qui doit être surveillée.”
“Nous devons en conséquence être patients et persévérants.”
Il a estimé que le taux de change de l‘euro reflétait l’évolution de la situation politique de la zone euro. La devise europénne s‘est appréciée après l’élection à la présidence de la République française d‘Emmanuel Macron, interprétée par de nombreux intervenants de marché comme un coup d‘arrêt à la montée des populismes en Europe.
L‘euro a toutefois accusé le coup lundi au lendemain des résultats des élections législatives allemandes qui ont confirmé la chancelière Angela Merkel pour un quatrième mandat mais se sont traduites par une poussée de l‘extrême-droite, de retour au Parlement pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Le programme d‘achats massifs d‘actifs de la Banque centrale européenne, lancé il y a deux et demi, a favorisé la reprise de l’économie de la zone euro qui s‘est notamment traduite par la création de plus de sept millions d‘emplois.
Mais l‘inflation, à 1,5% en rythme annuel selon les dernières données publiées, reste nettement en dessous de l‘objectif à moyen terme de la BCE.