FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne suit les mouvements de marché liés à la crise politique en Italie mais ne voit pas de raison d’intervenir à ce stade, ont déclaré à Reuters des sources proches de l’institut d’émission.
Les spéculations sur une intervention de la BCE s’intensifient, les investisseurs redoutant que les nouvelles élections qui s’annoncent ne se transforment en référendum sur l’appartenance de l’Italie, troisième économie de la zone euro, à l’union monétaire.
La journée de mardi a été particulièrement spectaculaire sur le marché obligataire, le rendements des emprunts d’Etat italiens prenant jusqu’à 1,4 point de pourcentage.
Trois responsables ont déclaré à Reuters que la BCE ne prévoyait pas d’intervenir parce les indicateurs ne montraient pas pour l’instant de signes de stress du côté des banques et que l’institution de Francfort n’avait ni les outils ni le mandat pour résoudre ce qui s’apparente essentiellement à une crise politique.
Les coûts d’emprunt de l’Italie sont toujours plus de deux fois inférieurs à ceux observés pendant la crise de la dette de la zone euro en 2010-2012, les dépôts sont stables et les prêts interbancaires ne montrent pas de signes de tension, ont-ils précisé.
“Aucune banque centrale n’interviendrait après des événements de quelques jours”, a dit l’un d’eux.
La crise italienne pourrait contrarier la volonté de la BCE de resserrer sa politique monétaire, a déclaré à Reuters Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam.
“La Banque centrale européenne ne peut pas faire plus que ce qu’elle fait aujourd’hui”, a-t-il dit. “Il est peu probable que la BCE fasse de grandes annonces avant les élections. Donc il n’y a pas vraiment de filet de sécurité et il nous apparaît logique que les marchés restent très volatils jusqu’aux prochaines élections.”