Confrontée à une profonde crise financière et économique, l'Algérie renoue avec l'endettement extérieur pour renflouer les caisses de l'Etat devenues vides, ce qui avait été longtemps exclu par le gouvernement algérien.
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, jeudi, avoir été sollicitée par l’Algérie pour financer les projets de la Société nationale de distribution du gaz Sonelgaz et du groupe pétrolier public Sonatrach.
"Nous avons été approchés par les autorités algériennes pour prendre contact avec Sonelgaz et jeter un coup d’œil sur son programme d’investissements", a révélé Boubacar Sidiki Traore, représentant de la BAD à Alger, lors d’une conférence de presse et dont les propos ont été rapportés par l’APS.
Selon lui, la BAD a également été sollicitée par les autorités algériennes pour accompagner le plan d’investissements de Sonatrach.
Pour rappel, la BAD avait octroyé en décembre dernier à l'Etat algérien, dont le fonctionnement dépend totalement de la manne pétrolière, un prêt de 990 millions de dollars destiné au programme d'Appui à la compétitivité industrielle et énergétique.
La chute des prix de l’or noir, amorcée mi-2014, a porté un coup sévère aux finances publiques algériennes qui dépendent très largement de la manne pétrolière – à hauteur de plus de 95% de ses recettes extérieures et 60% du budget de l’État.
La Banque mondiale s’inquiétait de la vulnérabilité du pays et pointait du doigt l’utilisation accrue des réserves de change en raison de l’inflation, de la dépréciation de la monnaie nationale et du financement du déficit public.
Les recettes pétrolières ont chuté en 2016 pour atteindre 27,5 milliards de dollars US, contre 35,72 milliards de dollars en 2015, alors qu’elles caracolaient encore à 60,3 milliards de dollars en 2014.
Pour amortir le choc en l'absence d'une réelle diversification de l’économie, le pays continue de puiser dans ses réserves de change qui ont atteint 114 milliards de dollars à fin décembre 2016, contre 144,13 milliards de dollars à fin 2015 et 178,94 milliards de dollars à fin 2014.
Le premier ministre Abdelmalek Sellal a averti en mars dernier que les réserves de change de l’Algérie passeront sous la barre de 100 milliards de dollars, contredisant ainsi ses précédentes déclarations dans lesquelles il avait promis le contraire.
Mais selon la BM, ces réserves devraient atteindre 60 milliards de dollars en 2018, ce qui contraindra le pays à frapper de nouveau aux portes des institutions financières internationales