La croissance dans la zone euro pourrait s'accélérer et conduire la Banque centrale européenne à modifier en partie sa communication, a déclaré jeudi l'économiste en chef de l'institution.
La croissance dans l'union monétaire se renforce et une bonne surprise au deuxième trimestre n'est pas à exclure, a déclaré Peter Praet lors d'une conférence, laissant entendre que la BCE pourrait faire preuve de davantage d'optimisme le mois prochain dans son évaluation de la situation économique.
"Il pourrait y avoir un petit risque à la hausse au T2, donc ce sera peut-être un peu mieux que ce que nous avons," a-t-il dit. "L'équilibre des risques s'est amélioré".
La communication avancée de la BCE pourrait évoluer pour tenir compte de cette amélioration mais seulement en partie, l'ordre des étapes à venir et le fait qu'elles demeurent conditionnées à une reprise soutenue de l'inflation ne pouvant être remis en question, a-t-il dit.
"Ces données fondamentales de notre communication ont une logique claire", a-t-il dit. "Toutes les autres dispositions de notre communication avancée sont de nature paramétrique et peuvent être recalibrées en fonction des indicateurs à venir".
Ces propos pourraient alimenter les anticipations de modifications dans le prochain communiqué de politique monétaire de la BCE, le 8 juin, avec un possible abandon des références au risque baissier et à la possibilité de mesures supplémentaires de soutien.
Peter Praet a précisé s'attendre à voir l'inflation augmenter progressivement pour se rapprocher de l'objectif de la BCE, soit un taux légèrement inférieur à 2%, d'ici à 2019.
La BCE a laissé la semaine dernière sa politique monétaire inchangée et ses responsables n'ont pas évoqué un abandon de son biais accommodant, l'inflation au sein de la zone euro restant inférieure à son objectif en dépit d'une croissance économique au plus haut depuis la crise financière de 2008.