L’affaire a fait les gros titres du journal allemand à grand tirage «Der Spiegel» : KBA, société suisse de machines d’impression fiduciaire, et fournisseur, entre autres, de Bank-Al Maghrib, est accusée de corruption et de blanchiment d’argent.
Selon la presse allemande, des incidents de corruption et de pots-de-vin concerneraient des commandes de machines d’impression en provenance du Brésil, du Nigéria, du Kazakhstan, mais aussi du Maroc.
«Nous avons été abasourdi par les révélations du journal allemand sur cette société avec laquelle nous avons déjà conclu plusieurs transactions», a d’abord répondu Abdellatif Jouahri en réponse à une question sur le sujet.
Après deux tentatives vaines d’entrée en contact avec KBA pour avoir des explications sur les révélations de Der Spiegel, la Banque centrale a décidé de déposer plainte auprès du procureur général de la Cour d’appel. «J’ai demandé, dans le cadre de la coopération juridique entre le Maroc et la Suisse, d’avoir accès aux informations souhaitées», a précisé Jouahri.
La Banque centrale a également fait appel à un cabinet d’avocat international, en relation avec le bâtonnier suisse à Genève, afin d’obtenir l’information le plus vite possible.
Parallèlement à cela, la Banque centrale a entamé en interne le passage en revue de l’ensemble des marchés attribués entre 2005 et 2012. C’est Abderrahim Bouazza, Directeur général de Bank Al-Maghrib, qui est «personnellement» chargé de cette tâche.
Signalons que d’après Der Spiegel, KBA a été poursuivie par la justice suisse pour blanchiment d’argent et corruption. Un accord transactionnel a été trouvé avec la justice suisse pour payer 35 millions d’euros.
Même si Jouahri a affiché sa tranquillité face à la presse, une institution comme Bank Al-Maghrib se serait bien passée de cette affaire.