Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est prononcé mercredi en faveur d'un super ministre européen des Finances et de l'Economie, lors de son discours-programme annuel sur l'état de l'UE à Strasbourg.
Cette idée ancienne a récemment été reprise par le président français Emmanuel Macron, qui plaide pour un renforcement des institutions de la zone euro, afin de faire face aux chocs tels que la crise de la dette ou le Brexit.
"Il nous faut un ministre européen de l'Economie et des finances, qui encourage et accompagne les réformes structurelles dans nos États membres", a dit M. Juncker.
"Je ne voudrais pas que l'on crée un nouveau poste, je demande pour des raisons d'efficacité que le commissaire (européen) chargé de l'Economie et des Finances devienne ce ministre --idéalement vice-président de la Commission européenne-- et soit également le président de l'Eurogroupe" --qui regroupe les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique--, a-t-il ajouté.
"Ce ministre européen de l'Economie et des Finances devrait coordonner l'ensemble des instruments financiers de l'UE lorsqu'un État membre entre en récession ou est frappé par une crise menaçant son économie", a-t-il continué.
La chancelière allemande Angela Merkel, qui devrait, selon tous les sondages, être reconduite dans ses fonctions après les législatives du 24 septembre, n'a pas manifesté son opposition à la création d'un super ministre européen des Finances.
L'Allemagne a toutefois rappelé à plusieurs reprises l'importance du respect par tous les Etats membres des règles budgétaires dans ce cadre.
"Ce ministre européen de l'Economie et des Finances sera bien évidemment responsable devant ce Parlement européen", a ajouté M. Juncker, rejetant en revanche l'idée d'un parlement spécifique de la zone euro, caressée par M. Macron.
M. Juncker s'est dit également favorable à la création d'un Fonds monétaire européen, qui serait issu d'une réforme du Mécanisme européen de stabilité actuel (MES).
Le MES a été créé pour répondre aux crises financières dans la zone euro, comme dans le cas de la Grèce. La France et l'Allemagne sont favorables à cette réforme.
"La Commission fera des propositions concrètes en ce sens en décembre", a dit M. Juncker.