La Banque du Japon a annoncé jeudi le statu quo en matière de politique monétaire tout en se montrant plus optimiste au sujet des perspectives économiques du pays, laissant entendre qu'elle avait bon espoir de voir une accélération de la demande internationale soutenir la reprise de la troisième économie mondiale.
L'institut d'émission a cependant revu en légère baisse sa prévision d'inflation pour l'exercice fiscal en cours, ce qui laisse entrevoir un maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de la BoJ afin que soit atteint son objectif d'une hausse de 2% des prix à la consommation.
A l'issue d'une réunion de politique monétaire étalée sur deux jours, la BoJ a, sans surprise, maintenu un taux d'intérêt de court terme négatif de -0,1% et a laissé inchangée sa promesse de piloter le taux de rendement des obligations à dix ans autour de zéro grâce à des rachats d'actifs.
"L'économie japonaise s'est orientée vers une croissance modérée", a déclaré la BoJ dans sa revue trimestrielle des perspectives économiques à long terme et des projections en matière de prix.
Cette formule est plus optimiste que celle utilisée aussi bien lors de sa réunion du mois de mars que lors de sa précédente revue trimestrielle lorsqu'elle évoquait une ""reprise modérée tendancielle".
La Banque du Japon n'anticipe plus qu'une inflation de base de 1,4% sur l'exercice fiscal se terminant le 31 mars 2018 contre une prévision précédente de 1,5%. Elle voit ensuite cette inflation s'accélérer à 1,7% sur l'exercice suivant puis à 1,9% en 2019-2020.
Elle pense toujours que l'inflation atteindra 2% au cours de l'exercice 2018-2019.
Certains indicateurs ont montré un frémissement de l'activité économique, à l'image des exportations, qui ont augmenté en mars à leur rythme le plus rapide en plus de deux ans.
Mais au vu d'une inflation qui n' a été que de 0,2% sur un an en février, la BoJ n'est pas près de mettre un terme à ses mesures de soutien à l'activité, alors que la Réserve fédérale américaine est engagée dans un cycle de resserrement monétaire et que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait signaler en juin qu'elle se dirige vers une politique moins accommodante. (Leika Kihara, Stanley White, Tetsushi Kajimoto et Minami Funakoshi, Benoît Van Overstraeten pour le service français) Reuters.