Le Japon a affiché un déficit commercial de 21.730 trillions de yens (161,36 milliards de dollars) au cours de l'exercice 2022 clos en mars, a annoncé jeudi le gouvernement dans un rapport.
Selon le ministère des Finances, les importations du pays ont largement dépassé les exportations par rapport à l'année précédente, les importations ayant augmenté de 32,2% contre une augmentation de 15,5% des exportations.
La croissance des importations a dépassé les exportations en raison notamment de la dépréciation du yen face au dollar, du coût élevé du charbon, du brut et des produits pétroliers, contribuant à aggraver le déficit commercial annuel de la troisième économie mondiale.
Pour le seul mois de mars, le ministère des Finances a déclaré dans son rapport préliminaire que le Japon avait enregistré un déficit commercial de 754,5 milliards de yens (5,60 milliards de dollars USD).
Des analystes estiment que le déficit commercial du Japon persistera pour le moment à mesure que les exportations s'affaibliront.
"Les effets du resserrement monétaire en Occident depuis l'été dernier se répercuteront sur leurs économies, entraînant une baisse des exportations japonaises à l'avenir", a expliqué Takeshi Minami, économiste en chef à l'Institut de recherche Norinchukin, ajoutant que la consommation chinoise manque également de force même après la levée des restrictions zéro-Covid, ce qui affecterait les exportations japonaises vers le premier partenaire commercial de Tokyo.
Une séquence de resserrement de la politique monétaire mondiale de plusieurs mois pour freiner l'inflation galopante a soulevé le spectre d'une récession mondiale, tandis que la récente faillite de deux banques américaines ainsi que des problèmes au Credit Suisse ont suscité des inquiétudes quant à une crise du crédit, détaille M. Minami.
A contre-courant des autres grandes banques centrales, la banque centrale du Japon a évité de resserrer les conditions du crédit depuis l'an dernier.
Le gouverneur sortant, Haruhiko Kuroda, avait affirmé qu'il n'avait "aucun regret" concernant ses choix monétaires et a estimé que les avantages de sa politique ultra-accommodante l'ont emporté sur ses inconvénients.