ROME (Reuters) - Le nouveau président du Conseil italien, Mario Draghi, va présenter mercredi ses priorités politiques devant le Sénat, avant que se tienne dans la chambre haute du parlement un vote de confiance sur le gouvernement d'union nationale formé par l'ancien dirigeant de la Banque centrale européenne (BCE).
Mario Draghi, qui a prêté serment samedi, a pris la tête d'une administration rassemblant l'ensemble du paysage politique italien et étant soutenue par tous les grands partis. Il a pour mission de sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique dans laquelle elle est plongée.
Alors que des querelles internes avaient sonné le glas de la précédente coalition à Rome, Mario Draghi a très peu communiqué publiquement sur ses projets politiques, et les débats au Sénat devraient ainsi lui permettre d'exprimer ses intentions et espoirs pour les prochains mois.
Sa préoccupation première sera vraisemblablement de garantir une campagne sans couac de vaccination contre le coronavirus, mais aussi de définir comment seront utilisés les quelque 200 milliards d'euros attribués par l'Union européenne dans le cadre de son vaste plan de relance économique.
Dans l'optique de garantir que ces fonds seront utilisés à bon escient, Mario Draghi devrait aussi exprimer son souhait de réformer l'administration publique italienne, qui est plombée par la bureaucratie, et le système judiciaire, l'un des plus lents d'Europe.
En cas de succès, il ne sortirait pas seulement l'Italie de sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale; il redonnerait aussi du souffle à l'UE dans son ensemble, alors que le bloc s'inquiète de longue date de la morosité chronique de la troisième économie de la zone euro.
Figure respectée en Europe après ses huit années à la tête de la BCE, Mario Draghi, dont la nomination a été saluée par les investisseurs, fait face cependant à des défis importants, au premier rang desquels l'unité d'une coalition gouvernementale disparate où vont se côtoyer des rivaux politiques ayant des opinions divergentes en matière d'immigration, de politique industrielle et d'aide sociale, notamment.
Avec le large soutien parlementaire dont il dispose sur le papier, Mario Draghi devrait survoler le vote de confiance organisé mercredi au Sénat avant de faire de même, le lendemain, à la Chambre des députés. Seul le parti d'extrême droite Frères d'Italie (Fratelli d'Italia) a refusé de le soutenir.
Toutefois, certains élus du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ont récemment exprimé leur intention de voter contre Mario Draghi, laissant entrevoir des divisions qui pourraient s'avérer néfastes au parti anti-système en vue des élections de 2023.