Pas moins de 221 milliards de dollars ont été injectés en 2015 dans des sociétés écrans basées dans les pays à fiscalité avantageuse, en hausse par rapport à l’année précédente, révèle mardi une agence de l’ONU dans un rapport.
Le principal destinataire des investissements offshore sur toute l'année est le Luxembourg, suivi des Pays-Bas, précise la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), basée à Genève.
D’après le rapport, les fonds acheminés dans des sociétés écrans ou vers les principaux centres financiers à la fiscalité intéressante reculent mais restent conséquents.
Les volumes vers les centres offshore sont eux loin des 132 milliards de dollars enregistrés en 2013, mais ils ont atteint malgré tout plus de 70 milliards l’an dernier. De même, souligne-t-on, les investissements depuis des pays en développement ou émergents sont en augmentation.
Le rapport, rendu public après les révélations sur l’affaire "Panama Papers", relève que les gouvernements doivent faire face à "de substantielles pertes fiscales". L’agence onusienne appelle ainsi d’urgence à davantage de coordination internationale en matière de politique fiscale et d'investissements.
Et pour cause, les grandes entreprises qui font passer des fonds d'un pays à l'autre pour échapper à l'impôt constituent "une préoccupation majeure" des décideurs politiques, selon les experts de la Cnuced.
En 2014, les revenus de l'investissement direct de multinationales étrangères dans un pays comme la Suisse se sont situés à 62 milliards de dollars, soit 8,9 pc du Produit intérieur brut (PIB). Ces mêmes revenus ont atteint près de 800 pc du PIB dans un paradis fiscal des Caraïbes.
Au total, les revenus de ces sociétés dans 208 juridictions la même année se sont montés à 1.257 milliards de dollars, soit 1,6 pc du PIB.
(MAP)