Selon une enquête Reuters, AccorHotels a lancé la refonte de sa division restauration, un nouveau chantier après ceux du numérique et de la restructuration du portefeuille immobilier qui doit permettre au groupe de redresser ses marges et de mieux résister à la concurrence du site de réservation en ligne Airbnb. La restauration compte pour 25% du volume d'affaires du numéro quatre mondial de l'hôtellerie (soit environ 3,0 milliards d'euros) dont les enseignes vont du segment économique (Ibis) au luxe (Sofitel) en passant par Mercure ou Novotel. L'idée est de monter en force dans ce segment (la restauration) pour contrebalancer les pertes de parts de marché dans l'hôtellerie. Car selon des analystes questionnés dans le cadre de cette enquête Reuters, malgré des marges importantes dans l'Hôtellerie, les ventes sur ce segment sont en baisse.
Selon les estimations du cabinet KPMG par exemple, la marge brute d'un restaurant d'hôtel oscille entre 25% et 30% (autour de 20% pour un restaurant gastronomique aux coûts fixes plus élevés) pendant que celle de l'hôtellerie atteint 70% à 80%. Comme ses concurrents InterContinental et Marriott , AccorHotels veut, grâce à la restauration, non seulement fidéliser la clientèle de ses hôtels mais surtout attirer les nouvelles générations ultra-connectées et conquises par les plates-formes de partage et agir donc sur les ventes de nuitées.
Le problème provient du positionnement
A la différence des autres leaders mondiaux, AccorHotels est présent dans les segments bas et moyenne game à travers Ibis ou les Novotel, ce qui en fait une proie facile pour Airbnb. Sur les 3.800 établissements d'AccorHotels, 38% opèrent en milieu de gamme alors que 47% offrent des services économiques et 15% sont des établissements de luxe. Ainsi 85% des offres d'AccorHotels tombent dans le viseur du concept Airbnb.