PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse en début de séance lundi, portées à la fois par la perspective d’un rapprochement entre Renault et Fiat Chrysler Automobiles et par les résultats des élections européennes, qui vont former un parlement encore dominé par les partis favorables à l’intégration communautaire en dépit de la progression de plusieurs partis d’extrême droite.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,63% à 5.350,17 points à 08h00 GMT tandis qu’à Francfort, le Dax prend 0,61%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,52%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,58%.
La Bourse de Londres est fermée ce lundi, férié au Royaume-Uni pour le “Spring Bank Holiday”. Les investisseurs américains sont eux aussi en week-end prolongé pour le “Memorial Day”.
Les résultats des scrutins européens dans les 28 pays de l’Union sont marqués à la fois par une nette hausse de la participation, une progression du vote d’extrême droite, notamment en Italie, et une fragmentation accrue du camp favorable à la construction européenne mais ce dernier devrait néanmoins contrôler deux tiers environ du Parlement européen.
“Au niveau européen, les prochains jours seront dominés par la répartition des principaux postes, que les dirigeants de l’UE essaieront de boucler lors de deux sommets, le 28 mai et les 20-21 juin”, explique Holger Schmieding, économiste de Berenberg.
Pour Deutsche Bank, toutefois, “un blocage durable entre le Conseil et le Parlement et des négociations intenses entre dirigeants sur les principaux postes pourraient retarder la nomination de la prochaine Commission au-delà d’octobre. Cela donnerait une mauvaise image de la capacité future de l’UE à prendre des décisions constructives et communes et pourrait donc influencer la confiance des marchés dans la monnaie unique”.
Sur le front des tensions commerciales, le président américain, Donald Trump, en visite à Tokyo a dit vouloir “régler rapidement” le sujet du déficit de la balance commerciale entre les deux pays sans toutefois annoncer de mesures concrètes.
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a estimé, à l’occasion d’une série de réunions de préparations du sommet du G20 fin juin à Osaka, que les perspectives de l’économie mondiale restaient très incertaines et que les tensions commerciales, le ralentissement en Chine et les négociations sur le Brexit créaient des risques à la baisse.
Renault et Fiat Chrysler Automobiles sont les vedettes du jour en Bourse après l’annonce de leur projet de rapprochement, qui créerait le troisième constructeur mondial par la production.
Le titre du constructeur français bondit de 12,53%, celui de l’italien de 12,55%.
Les deux titres dopent l’indice Stoxx européen du secteur, qui prend 1,52%, la meilleure performance sectorielle du jour. PSA, un temps donné comme un partenaire potentiel de Fiat Chrysler, cède toutefois 3,47%.
Tous les indices sectoriels Stoxx évoluent dans le vert, y compris ceux généralement sensibles aux tensions commerciales comme les hautes technologies (+0,72%).
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en hausse de 0,31%, profitant de la progression de Wall Street vendredi, même si les investisseurs ont limité les prises de risque en attendant d’éventuels résultats concrets des discussions entre Donald Trump et Shinzo Abe à Tokyo.
Nissan a pris 0,97% après l’annonce du projet de rapprochement entre son allié Renault et Fiat Chrysler Automobiles.
En Chine, l’indice SSE Composite de Shanghai, après avoir touché en début de séance son plus bas niveau depuis le 22 février, a bénéficié par la suite d’un retournement de tendance sur un regain d’espoir de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Il a fini sur un gain de 1,38% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a pris 1,2%.
Les statistiques officielles publiées ce lundi montrent que les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont baissé en avril, ce qui fait craindre que leur rebond de mars n’ait été que temporaire.
La Bourse de New York a fini en léger rebond vendredi à la veille du long week-end du Memorial Day, les investisseurs ayant apparemment voulu croire aux déclarations de Donald Trump selon lesquelles la guerre commerciale avec la Chine prendra bientôt fin.
L’indice Dow Jones a gagné 95,22 points, soit 0,37%, à 25.585,69. Le S&P-500, plus large, a pris 3,82 points, soit 0,14%, à 2.826,06. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 8,73 points (+0,11%) à 7.637,01 points.
Sur une semaine marquée par la dégradation des relations sino-américaines et la crainte qu’un conflit commercial prolongé ne débouche sur un nouveau ralentissement de la croissance mondiale, le Dow a perdu 0,69%, le S&P 1,17% et le Nasdaq 2,29%. Il s’agit de la cinquième semaine consécutive de baisse pour le Dow.
L’euro est pratiquement inchangé face au dollar et oscille autour du seuil de 1,12 après les résultats des élections européennes.
Le billet vert est en très légère hausse face à un panier de devises de référence mais reste proche du plus bas de dix jours touché vendredi.
La livre sterling, de son côté, réduit ses gains contre le dollar et contre l’euro, l’annonce vendredi de la prochaine démission de Theresa May, la première ministre britannique, ne réglant de fait aucune des questions ouvertes sur le Brexit, d’autant que le Parti du Brexit de Nigel Farage a très largement remporté les européennes avec 31,7% des suffrages.
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, qui remontait dans les premiers échanges, est vite reparti à la baisse pour toucher, à -0,123%, son plus bas niveau depuis dix jours.
Les rendements italiens sont au contraire en hausse, d’environ 1,5 point de base pour le dix ans comme pour le deux ans, les résultats des élections européennes dans la péninsule relançant le débat sur le risque d’éclatement de la coalition gouvernementale au pouvoir à Rome.
Le marché pétrolier débute la semaine sans tendance claire en l’absence des investisseurs britanniques et américains, même si le contexte reste dominé par les tensions commerciales et la perspective d’une prolongation des réductions de production de l’Opep et de ses alliés.
Le Brent est pratiquement stable, autour de 68,70 dollars, mais le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de près de 0,6% à 58,26 dollars.