Six semaines après le début de l'invasion de l'Ukraine, Société Générale a annoncé lundi mettre fin à ses activités en Russie via la cession de la totalité de sa participation dans Rosbank.
Très impliquée dans le pays, la banque française était exposée à hauteur de 18,6 milliards d'euros, dont 15,4 milliards pour Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire.
A l'ouverture de la Bourse de Paris, le titre Société Générale prenait plus de 5%.
"Au terme de plusieurs semaines de travail intensif", le groupe a annoncé lundi matin dans un communiqué avoir signé "un accord" avec le fonds d'investissement russe Interros Capital "en vue de [lui] céder la totalité de sa participation" dans Rosbank ainsi que ses filiales d'assurance en Russie - une cession qui aura un impact négatif de 3,1 milliards d'euros dans ses comptes.
Interros est un des plus gros fonds du pays, qui détient des actifs dans l'industrie lourde et métallurgie, notamment dans la société Nornickel et dans le secteur pharmaceutique (Petrovax).
Il a été fondé par Vladimir Potanine, 61 ans, l'un des oligarques les plus puissants et connus de Russie. Proche de Vladimir Poutine, il était en 2021 la deuxième personnalité la plus riche de Russie avec une fortune estimée à 27 milliards de dollars, selon le magazine Forbes.
Dans un communiqué séparé, Interros a précisé lundi que "les conditions de l'accord ont été approuvées par la commission gouvernementale du contrôle des investissements étrangers dans la Fédération de Russie".
Il indique que la conclusion de la transaction doit avoir lieu d'ici quelques semaines, après "réception de toutes les autorisations nécessaires des organes de régulation".