Goldman Sachs, accusée par l'opposition vénézuélienne de soutenir financièrement le pouvoir de Nicolas Maduro, a confirmé avoir acheté des obligations émises par le Venezuela.
"Nous avons acheté ces obligations, émises en 2014, sur le marché secondaire auprès d'un courtier et n'avons pas eu d'interaction avec le gouvernement vénézuélien", a déclaré Goldman Sachs dans un communiqué publié lundi soir.
"Nous reconnaissons que la situation est complexe et évolutive et que le Venezuela est en crise. Nous convenons que la vie doit s'y améliorer et nous avons effectué cet investissement en partie parce que nous pensons que ce sera le cas."
Ce communiqué ne précise ni le prix de ces obligations ni le montant global de transaction.
L'opposition vénézuélienne a accusé lundi soir la banque d'investissement américaine "d'aide et complicité avec le régime dictatorial" du pays à la suite de révélations du Wall Street Journal.
Le journal a rapporté dimanche que Goldman Sachs avait acheté des obligations émises par PDVSA d'une valeur faciale de 2,8 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros). Citant cinq sources au fait de la transaction, le Wall Street Journal précise que la banque d'affaires a versé 865 millions de dollars pour acquérir ces obligations sur le marché.
"La bouée de sauvetage financière lancée par Goldman Sachs au régime servira à renforcer la répression brutale qui s'abat sur les centaines de milliers de Vénézuéliens manifestant pacifiquement pour un changement politique dans notre pays", écrit le président de l'Assemblée nationale, Julio Borges, dans une lettre ouverte au président-directeur général de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein.
L'opposition vénézuélienne est majoritaire au Parlement depuis les élections de décembre 2015.
"Compte tenu de la nature anticonstitutionnelle de l'administration de Nicolas Maduro, de son refus d'organiser des élections démocratiques et de sa violation systématique des droits humains, je suis consterné que Goldman Sachs ait décidé de réaliser cette transaction", poursuit-il.
Julio Borges ajoute que le Parlement vénézuélien va ouvrir une enquête sur cette transaction et que lui-même préconisera au "futur gouvernement démocratique du Venezuela de ne pas reconnaître et de ne pas rembourser ces obligations" qui arrivent à échéance en 2022.