PARIS/LONDRES/BERLIN, 24 octobre (Reuters) - Principaux résultats provisoires des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat en Europe : * ZONE EURO - LES ENTREPRISES ONT CONNU EN OCTOBRE LEUR MEILLEUR MOIS DE L'ANNÉE
LONDRES - Les entreprises ont connu en octobre leur croissance la plus vive de l'année même si elles ont augmenté leurs prix à un rythme sans précédent depuis plus de cinq ans, selon la version préliminaire des indices Markit publiés lundi.
L'indice composite PMI d'IHS Markit a été de 53,7 en octobre contre 52,6 en septembre, au plus haut depuis décembre 2015 et bien au-dessus des 50 qui délimitent croissance et contraction.
Il a dépassé toutes les prévisions d'une enquête Reuters qui donnait un consensus d'un indice à 52,8.
"C'est encourageant; il y a plein de signes qui montrent que cet indicateur va encore s'améliorer. Un bon nombre de sous-indices annoncent de meilleurs PMI à l'avenir", dit Chris Williamson, chef économiste chez IHS Markit.
Si ce PMI se maintient, il renverra à une croissance de 0,4% sur le trimestre en cours, avec possibilité de faire encore mieux, ajoute-t-il.
Le sous-indice mesurant les prix à la production est passé de 50,0 à 50,5, au plus haut depuis août 2011, attestant d'un "marché d'acheteurs devenu marché de vendeurs, associé à une hausse des prix. Ce n'est que le début mais c'est un changement qui va dans la bonne direction", observe Williamson.
L'indice PMI des services a atteint en octobre un pic de neuf mois de 53,5 contre 52,2 en septembre, battant là encore toutes les prévisions d'une enquête Reuters qui avait dégagé un consensus à 52,4.
Le sous-indice des nouveaux contrats a bondi à 53,2 contre 52,5, ce qui laisse penser que la dynamique sera encore là en novembre.
Même tendance dans l'industrie, avec un indice PMI manufacturier à un sommet de 30 mois de 53,3 contre 52,6 en septembre et un sous-indice de la production de 54,4 contre 53,8.
L'industrie n'a jamais autant embauché depuis mai 2011, avec un sous-indice de l'emploi de 53,7 contre 52,1 en septembre. * ALLEMAGNE - LE SECTEUR PRIVÉ ENREGISTRE EN OCTOBRE SA CROISSANCE LA PLUS FORTE DE L'ANNÉE
BERLIN - Le secteur privé a connu en octobre sa croissance la plus marquée de l'année, selon la version préliminaire des indices Markit publiés lundi, laissant penser que la première économie européenne a abordé le quatrième trimestre à plein régime après le coup de mou des deux mois précédents.
L'indice composite PMI de Markit, regroupant les secteurs secondaire et tertiaire, ressort à 55,1 en octobre en version provisoire contre 52,8 en septembre, au plus haut depuis décembre 2015.
Il est largement au-dessus de la barre des 50, qui délimite croissance et contraction, et de l'ensemble des prévisions d'une enquête Reuters, dont le consensus donnait un indice de 53,3.
La croissance a à nouveau accéléré dans les services, après une quasi stagnation en septembre, et le rythme d'activité dans l'industrie a été le plus soutenu depuis un peu plus de deux ans et demi.
Pour Chris Williamson, chef économiste chez Markit, l'incertitude causée par la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne le 23 juin dernier peut expliquer le coup de frein estival.
"En y regardant de plus près, rien n'a vraiment changé; le coup de frein causé par ça est oublié et on prévoit un quatrième trimestre plus costaud avec une belle croissance manufacturière et des services", dit-il.
La croissance des nouvelles affaires n'a jamais été aussi soutenue cette année et les entreprises n'ont de ce fait jamais autant embauché depuis un peu plus de cinq ans.
Pour Chris Williamson, les indices PMI préfigurent une croissance de l'ordre de 0,5% au quatrième trimestre.
Le gouvernement allemand anticipe dorénavant une croissance de 1,8% cette année, et non plus de 1,7%, grâce à un bond de la consommation privée et à la hausse de la dépense publique provoquée par l'afflux de migrants. * FRANCE-LA CROISSANCE DU SECTEUR PRIVÉ RALENTIT AVEC LES SERVICES
PARIS - La croissance de l'activité dans le secteur privé a ralenti en France en octobre, l'accélération dans le secteur manufacturier ne suffisant pas à compenser un léger fléchissement dans les services, selon la version préliminaire des indices Markit publiés lundi.
Après sept mois sous le seuil de 50 qui distingue contraction et croissance de l'activité, l'indice global du secteur manufacturier s'est établi à 51,3.
Au plus haut depuis décembre 2015, il dépasse nettement le consensus des économistes interrogés par Reuters, qui le voyaient en moyenne à 50,0 et marque un net rebond par rapport à la marque de 49,7 relevée en septembre.
Cette progression a notamment été alimentée par la franche accélération de la composante production de l'indice manufacturier, qui, à 52,5, a atteint un niveau inédit depuis mars 2014.
Le sous-indice des nouvelles commandes à l'exportation a quant à lui atteint son plus haut niveau depuis mai 2011, à 52,6.
A l'inverse, l'activité a décéléré plus que prévu dans les services, dont la croissance reste malgré tout relativement solide. L'indice correspondant s'est établi à 52,1 après 53,3 le mois dernier, alors que les économistes l'attendaient à 53,0.
L'indice composite, qui associe des éléments de l'indice des services et de celui du secteur manufacturier, a reflué à 52,2 après avoir touché en septembre un plus haut depuis juin 2015, à 52,7.