L'économie des Etats-Unis ressentant à présent les premiers effets d'une conjoncture économique mondiale morose, un relèvement des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine cette année pourrait être sujet à caution. C'est même au contraire, l'idée d'un rabaissement additionnel qui émerge doucement: certains responsables de la banque centrale en seraient à reconsidérer un instrument de politique monétaire jugé jusqu'alors trop risqué, à savoir des taux d'intérêt négatifs.
Les prix de détail de la première économie mondiale ont subi en septembre leur baisse la plus marquée en huit mois, dans le sillage de ceux de l'essence. Par ailleurs, les prix de gros ont enregistré le mois dernier leur recul le plus fort en huit ans. Si l'on ajoute des statistiques de l'emploi et des ventes au détail faiblardes, les Etats-Unis commencent à éprouver les effets du ralentissement économique chinois et d'autres pays dits émergents, de la chute des cours des matières premières et d'une hausse du dollar à l'oeuvre depuis plus d'un an.
Si bien que la Fed n'est pas près d'atteindre son objectif d'une inflation de 2% et deux gouverneurs influents de l'institut d'émission ont recommandé, selon des informations Reutrers cette semaine, de repousser toute hausse des taux même si la présidente Janet Yellen et d'autres n'ont cessé de dire qu'un tel relèvement était vraisemblable cette année.
"Ils sont au moins six responsables de la Fed a avoir publiquement évoqué ces deux dernières semaines l'hypothèse de faire payer les banques qui veulent déposer des fonds à ses guichets. Quatre ont dit que l'idée valait la peine d'être creusée si la reprise calait brutalement, tandis que le président de la Fed de Minneapolis Narayana Kocherlakota a réclamé une baisse immédiate en dessous de zéro" rapporte Reuters.
La Fed avait envisagé des taux négatifs en 2008 puis en 2012 mais elle avait reculé de crainte d'effrayer les investisseurs et d'accroître un peu plus les tensions d'un marché monétaire dont le taux de base (Fed funds) était établi dans une fourchette de 0% à 0,25%, où il demeure encore aujourd'hui. Mais il se trouve que la Banque centrale européenne (BCE) et ses homologues suisse, suédoise et danoise ont eu recours au procédé ces deux dernières années avec un certain succès.