Alors que le Maroc traverse une crise sanitaire sans précédent où les marchés financiers sont plus que jamais secoués, les rendements des institutionnels condamnés à l'érosion et l'effort de solidarité des citoyens poussé à l'extrême, la Caisse marocaine des retraites est aux célébrations d'anniversaire.
Une cérémonie a en effet eu lieu, ce 1er octobre, dans les locaux de la Caisse publique dirigée par Lotfi Boujendar, avec la présence de journalistes et de personnalités. Un événement diffusé en direct sur les réseaux sociaux de la Caisse.
Que dire du timing de cette cérémonie ? Que dire d'un rassemblement en de telles circonstances, avec la présence de personnalités et de journalistes, alors que les Marocains n'ont même pas célébré la fête du Trône cette année, sur ordre du Souverain, justement pour éviter les rassemblements et limiter le risque sanitaire ? Que dire, alors que le leader mondial des phosphates, l'OCP, a fêté en août ses 100 ans de la manière la plus sobre en se contentant d'un dossier de presse et d'un film institutionnel.
De plus, la position de la CMR est particulière. Elle fait supporter un risque systémique aux finances publiques et au système financier, avec un cumul significatif d'engagements qui menacent sa pérennité. En cette période de crise, la retenue aurait été de mise.
En cette période douloureuse pour les Marocains, où toutes les institutions font preuve d'humilité et de solidarité, où le chef du gouvernement demande aux administrations de se serrer la ceinture, la CMR, dont le régime dispose de moins en moins de marges de manœuvre pour assurer le financement des prestations sur tout l’horizon de projection et qui demandera, selon toute vraisemblance, au moins un relèvement du taux de cotisation de 28% à 51%, préfère dévoiler ce 1er octobre un «Timbre Géant».
C’est une solidarité exceptionnelle envers les Marocains, en parfaite harmonie avec les restrictions budgétaires nécessaires en cette période !