Les autorités saoudiennes ont annoncé mardi avoir annulé la licence de Qatar Airways et décidé de fermer les bureaux de la compagnie "d'ici 48 heures", au lendemain de la rupture par Ryad de ses relations avec Doha. Cette mesure a été prise par l'Autorité de l'Aviation civile en Arabie saoudite et rendue publique dans un communiqué. Durant les dernières heures, se sont ajoutées de nouvelles mesures économiques contre le Qatar comme la fermeture des frontières terrestres et maritimes entre ces pays et le Qatar, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies aériennes qataries ou des restrictions aux déplacements des personnes.
Lire aussi sur FNH.ma : Crise du Golfe : l’économie du Qatar déjà malmenée
Le Koweït joue au médiateur
Parallèlement, le dirigeant du Koweït va se rendre ce mardi en Arabie saoudite pour s'entretenir avec le roi Salman d'Arabie de la crise diplomatique avec le Qatar, ont rapporté des responsables du Golfe. L'émir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Djaber al-Sabah, joue un rôle de médiation entre Doha et les pays arabes qui ont rompu leurs relations diplomatiques lundi avec le Qatar. La Turquie, qui entretient des rapports étroits avec les monarchies du Golfe, a aussi prôné le dialogue. Lundi soir, le roi Salmane a reçu un appel téléphonique du président turc Recep Tayyip Erdogan et, mardi, le porte-parole de ce dernier a indiqué que Erdogan avait entrepris "des efforts diplomatiques" qui pourraient durer des "semaines".
Le Qatar veut éviter toute "escalade"
Dans la nuit de lundi à mardi, le Qatar a donné l'impression de chercher une issue à la crise, appelant à un "dialogue ouvert et honnête". S'exprimant sur Al-Jazeera, le chef de la diplomatie de l'émirat, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a assuré qu'il n'y aurait pas "d'escalade" de la part du Qatar. Le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a dit mardi qu'il fallait d'abord "rétablir la confiance", en réclamant "une feuille de route avec des garanties" pour pouvoir reprendre langue avec Doha.
Le Qatar a par ailleurs été exclu de la coalition militaire arabe, dirigée par Ryad, qui combat des rebelles pro-iraniens au Yémen. Il lui est reproché de soutenir des groupes radicaux et de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite.
Petite accalmie en Bourse
Après la nette baisse de plus de 7% enregistrée lundi, la Bourse du Qatar limite les dégâts aujourd'hui en ne perdant que 1,61% et ce après une tentative de rebond dans les premiers échanges. Le pétrole lui, poursuit sa baisse ce mardi.
La France appelle au dialogue après la mise au ban du Qatar
La France a souhaité mardi qu'un dialogue s'engage dans la région du Golfe à la suite de la mise au ban du Qatar par l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés, insistant sur "la progression de l'intégration régionale" et assurant de sa coopération dans la lutte contre le terrorisme.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui est attendu jeudi en Egypte, devait s'entretenir mardi avec son homologue saoudien, Adel al Joubeir, à Paris, et au téléphone avec le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben Abdoul Rahman.
Une rencontre est également prévue mercredi avec le prince Khaldoun al Moubarak, président de l’autorité exécutive d’Abou Dabi, un entretien prévu avant la crise diplomatique qui a saisi lundi le Moyen-Orient.
Il ne s'agit en aucun cas d'une amorce de médiation de la part des autorités françaises, a-t-on précisé de source diplomatique française.