Alphabet, la maison mère de Google, a annoncé jeudi la démission de son président exécutif Eric Schmidt (photo), signant la fin d'un cycle de 17 années durant lesquelles il a fait d'une start-up prometteuse de la Silicon Valley une entreprise technologique mondiale. /Photo prise le 1er mai 2017/REUTERS/Mike Blake.
SAN FRANCISCO (Reuters) - Alphabet, la maison mère de Google, a annoncé jeudi la démission de son président exécutif Eric Schmidt, signant la fin d‘un cycle de 17 années durant lesquelles il a fait d‘une start-up prometteuse de la Silicon Valley une entreprise technologique mondiale.
Après sa démission, qui sera effective en janvier, Eric Schmidt conservera un rôle de conseil du groupe sur les questions scientifiques et techniques.
Eric Schmidt reste membre du conseil d‘administration.
“C‘est le bon moment dans l’évolution d‘Alphabet pour cette transition”, déclare Eric Schmidt dans un communiqué en soulignant que les activités du groupe se portent bien.
Eric Schmidt, qui a été recruté chez Google par ses fondateurs Larry Page et Sergey Brin, en a été le directeur général pendant dix ans, de 2001 à 2011. Son rôle, comme ils le soulignaient tous les trois sur le ton de la plaisanterie, était d‘assurer une “supervision adulte” de la société.
Eric Schmidt est ensuite devenu président du conseil d‘administration. Il voyageait beaucoup pour faire la promotion du groupe, négocier avec les gouvernements sur les questions de réglementation et faire des conférences sur la situation du secteur technologique.
Eric Schmidt a notamment organisé l‘introduction en Bourse de Google en 2004. Il a aussi été à l‘origine du développement du système d‘exploitation pour téléphones mobiles Android. Il a aussi supervisé la grande restructuration du groupe en 2015 qui a fait de Google une filiale de la holding de tête du groupe, Alphabet.
UNE SOCIÉTÉ A 100 MILLIARDS DE DOLLARS
Larry page et Sergey Brin étaient concentrés sur la technologie du groupe et ses stratégies en matière de produits, tandis qu‘Eric Schmidt était chargé de voir comment faire de chaque produit un produit mondial, explique Bismarck Lepe, patron de la start-up californienne Wizeline et employé de Google entre 2003 et 2007.
La gestion d‘Eric Schmidt a aussi connu quelques bas. Google, Apple et plusieurs sociétés technologiques ont été poursuivi en justice à la faveur d‘une action de groupe (“class action”) en 2001.
Les plaignants accusaient un certain nombre de dirigeants de ces groupes, dont Eric Schmidt, et le patron de l’époque d‘Apple, Steve jobs, aujourd‘hui décédé, de s’être entendus pour maintenir les salaires de leurs employés à un niveau bas en s‘engageant à ne pas employer les employés de l‘autre. L‘affaire s‘est réglée par une transaction à l‘amiable de 415 millions de dollars en 2015.
Shuman Ghosemajumder, directeur technique de la start-up Shape Security et employé de Google entre 2003 et 2010 se souvient que peu de temps après la mise sur le marché de Google, Eric Schmidt avait expliqué dans une réunion, qu‘avec Larry Page et Sergey Brin, il avait l‘intention de créer une société à 100 milliards de dollars.
“Vous voulez dire à 100 milliards de capitalisation boursière ou à 100 milliards de chiffre d‘affaires?”, avait demandé un employé.
“A vous de choisir”, avait répondu Eric Schmidt selon le récit de Shuman Ghosemajumder.
Aujourd‘hui, Alphabet affiche une capitalisation boursière de 741 milliards de dollars (625 milliards d‘euros) et, selon les estimations des analystes, son chiffre d‘affaires devrait dépasser cette année les 100 milliards de dollars.