Le groupe Credit Suisse devra s'acquitter d'une amende de 400 millions de dollars à un régulateur américain, qui l'accusait d'avoir vendu des produits financiers toxiques adossés aux prêts hypothécaires risqués, dits "subprime". La National Credit Union Administration (NCUA) a reproché à la grande banque helvétique d'avoir dissimulé les risques de crédits immobiliers d'une valeur de 715 millions de dollars vendus entre 2005 et 2007 à trois banques coopératives américaines. Le régulateur va retirer la plainte déposée devant un tribunal du Kansas depuis 2012 contre Credit Suisse qui n'a ni reconnu ni nié les faits, a-t-il précisé dans un communiqué. Les fonds versés par le groupe suisse devront servir à dédommager les clients lésés des trois banques coopératives.
Le numéro 1 du secteur bancaire suisse UBS a pour sa part accepté, lundi, de verser 445 millions de dollars à la NCUA dans le même dossier. L'agence fédérale américaine est jusqu'à présent parvenue à des accords amiables pour environ 5,1 milliards de dollars. En début d'année, les autorités américaines et Credit Suisse avaient déjà conclu un accord prévoyant une amende de 5,28 milliards de dollars pour clôturer l'enquête sur le rôle de l'établissement dans la crise des "subprime". Auprès de la banque, on a indiqué que 2,8 milliards de dollars de cette somme devraient être versés aux ménages américains lésés, notamment sous la forme de révisions des conditions de prêts et d'effacement de la dette.
Près de dix ans après l’éclatement de la crise des "subprimes" aux Etats-Unis, Credit Suisse est toujours confronté à plusieurs dossiers en lien avec les hypothèques américaines. Dans cette même affaire de vente de titres adossés à des emprunts hypothécaires, le ministère américain de la Justice a confirmé un accord de 7,2 milliards de dollars avec la banque allemande Deutsche Bank.
Quatre grandes banques américaines, JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America ont, elles, accepté de payer un montant cumulé de 40 milliards de dollars pour solder des poursuites à leur encontre. Quant au groupe britannique Barclays, il a choisi de contester les accusations du département US devant les tribunaux, mais sans exclure un éventuel compromis.