Le tiers payant, qui permet aux patients de dispenser à l'avance d'une partie des frais de traitement, y compris les consultations et les analyses médicales aussi bien que les médicaments coûteux, a été présenté par Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales, comme pilier essentiel à la réussite à la réforme de la couverture médicale au Maroc.
Rappelons que les organismes gestionnaires de l’assurance-maladie obligatoire (CNSS et CNOPS) et les pharmaciens (conseil national de l’Ordre des pharmaciens et la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc) ont signé, mardi 15 mars à Rabat, la convention nationale régissant le mode du tiers payant pour les médicaments des porteurs d’affections longue durée (ALD) et affections longues et coûteuses (ALC). Rappelons que l’objectif de cette convention est de faire bénéficier les assurés de la dispense de l’avance des frais correspondant à la délivrance de certains médicaments remboursables au titre de l’AMO Autrement dit, le patient paiera uniquement la part des frais non pris en charge par l’Assurance maladie c’est-à-dire le ticket modérateur. Une centaine de médicaments sont concernés à ce jour, et Seddiki souhaiterait généraliser cela à l'ensemble des organismes gestionnaires de l'assurance-maladie.
S'exprimant à l’ouverture du Symposium international organisé sous le thème "le tiers payant entre l'équilibre financier des organismes de prévoyance sociale et le rôle des mutuelles dans la facilitation de l'accès aux services de santé", le ministre a souligné que le mécanisme contribuera également à réduire la durée du traitement, améliorer les conditions de prise en charge, assurer le suivi médical et la gouvernance des dépenses du secteur.
Tiers payant : Une petite croissance de 1% entre 2014 et 2015
Le ministre a également relevé qu'en dépit des efforts déployés par les mutuelles dans ce sens, les prestations ne répondent pas tout à fait aux aspirations et aux attentes des adhérents, ce qui se manifeste clairement par les chiffres, soulignant que le total des payements enregistrés dans le cadre du tiers payant par la Caisse nationale des organismes de prévoyances sociale (CNOPS) a été de l'ordre de 1.783.618.553 dirhams en 2015, contre 1.758.975.698 dirhams en 2014, soit une petite croissance de 1%.
Le secteur privé quant à lui a capitalisé avec un total de 1.291.255.510 dirhams, soit une croissance de 72%. Mais il faut dire que le procédé vient juste de voir le jour avec des initiatives de quelques assureurs privés. "Nous ne voulons ni concurrencer le secteur privé, ni se considérer comme une alternative en matière de production de soins publics, mais continuer simplement à jouer un rôle de troisième voie pour une catégorie sociale n’ayant pas les moyens suffisants pour accéder aux soins de qualité", s'est-il expliqué.
