La Chine a vu sa croissance se stabiliser au premier trimestre sur fond de hausse robuste des investissements et de reprise des exportations, selon un panel d'experts, qui avertissent cependant que ce répit pourrait s'avérer fragile.
D'après la prévision médiane de seize experts sondés par l'AFP, la croissance du produit intérieur brut de la deuxième économie mondiale s'est maintenue à 6,8% sur les trois premiers mois de 2017, au même niveau qu'au dernier trimestre 2016.
Le chiffre officiel sera publié lundi. En dépit d'une fiabilité très contestée, il sera scruté par les marchés: le géant asiatique représente toujours un tiers de la croissance planétaire.
Cette stabilisation "s'explique par l'accélération de la production industrielle et des investissements, surtout grâce à la bulle immobilière et aux dépenses accrues dans les infrastructures", décrypte pour l'AFP Brian Jackson, analyste du cabinet IHS.
De fait, le secteur du bâtiment, pilier de l'économie, a été favorisé depuis l'an dernier par un crédit bon marché, attirant épargnants et spéculateurs qui ont fait s'envoler les prix de la pierre dans les métropoles. Avec à la clef une accélération sensible de la production industrielle comme de l'activité manufacturière.
"De solides investissements alimentent une dynamique de croissance robuste: il faut se demander si la Chine n'est pas retombée dans son vieux modèle tiré par l'immobilier", s'alarme Raymond Yeung, de la banque ANZ. Alors même que Pékin entend poursuivre la douloureuse transition de son économie vers les services et la consommation intérieure.
AFP.