LONDRES (Reuters) - Le Brexit pourrait se traduire par le transfert de 3.500 à 12.000 emplois du secteur financier de la City vers l’Union européenne, a estimé mardi Catherine McGuinness, responsable de l’administration locale de la City of London.
Concernant l’ampleur de ce phénomène, qualifié de “Brexodus”, beaucoup dépendra de l’accord commercial que pourront conclure la Grande-Bretagne et les Européens, a ajouté la dirigeante.
De nombreux autres emplois pourraient être perdus sur le long terme, a précisé Catherine McGuinness devant la commission du Brexit de la Chambre des communes.
“Nous ne prévoyons pas un important Brexodus dans un premier temps. Mais tout va dépendre de la manière dont les choses vont tourner. A long terme, on pourrait assister à de nombreux autres départs”, a-t-elle dit.
Des banques, des compagnies d’assurances et des gérants d’actifs commencent à se tourner vers l’Union européenne, anticipant la sortie du Royaume-Uni du bloc communautaire en mars prochain, afin de garantir une continuité de services à leurs clients.
Dans son ensemble, la City déplore que Londres ait renoncé à privilégier la voie de la “reconnaissance mutuelle” par laquelle la Grande-Bretagne et l’UE accepteraient de manière réciproque leurs règles financières.
“Nous nous attendions à ce que la ‘reconnaissance mutuelle’ fasse l’objet d’un soutien plus appuyé”, a expliqué Catherine McGuinness.
Mais le gouvernement britannique a préféré opter pour la voie de “l’équivalence” de manière à permettre aux établissements financiers d’un pays extérieur à l’Union européenne (UE) soumis à une législation similaire de conserver leur accès au marché unique européen.
Mais l’Union a prévenu qu’il n’était pour l’heure pas question d’adapter le système d’équivalence qui est le sien aux revendications britanniques.
“Nous constatons qu’il sera extrêmement difficile de convaincre les 27”, a commenté Catherine McGuinness.