Le dossier Bâle 4 refait surface, et l’accélération du calendrier a de quoi inquiéter les banques, ses farouches opposantes. Le Comité de Bâle se réunit ces 14 et 15 juin en Suède afin de trouver un compromis sur la finalisation des règles bancaires internationales. Avec en ligne de mire une réunion des gouverneurs de la Banque des règlements internationaux, début juillet, qui pourrait être l’occasion de convoquer le GHOS, l’organe de supervision du Comité de Bâle.
Ces dernières semaines, les lignes ont bougé. Le Comité de Bâle a abaissé de 80% à 75% sa proposition de «floor», c’est-à-dire le plancher imposé aux banques lorsqu’elles calculent leurs actifs pondérés par le risque, et donc leurs besoins de capital, avec un modèle interne plutôt qu’une méthode standard. La période de transition vers le nouveau système pourrait s’étaler de 2021 à 2027, au lieu de 2025. Sur des métiers de financements spécifiques, les curseurs ont aussi évolué dans un sens moins défavorable.
La volte-face US mal vue en Europe et en Asie
La volonté des Etats-Unis de repousser des réformes bancaires élaborées à la suite de la crise financière est un mauvais coup porté à la coopération internationale, estime-t-on, de sources réglementaires en Asie et en Europe.
Au contraire, les banques s'en réjouiront car elles pourront beaucoup économiser sur les fonds propres qu'elles doivent constituer en appui de leurs opérations, ajoutent-elles.
Les autorités de régulation de la planète ont développé une collaboration étroite, par l'entremise du Groupe des Vingt (G20), depuis la crise financière déclenchée par la faillite de Lehman Brothers en 2008.
Mais le Trésor des Etats-Unis a dévoilé lundi au sein d'un rapport de 150 pages un projet de modification du cadre réglementaire financier qui prévoit pas moins d'une centaine de modifications.