L’Afrique a vécu en 2016 au rythme d’un ralentissement économique qui a remis en question sa capacité de s’imposer comme moteur de la croissance mondiale. Cependant, cette situation semble en passe de changer en 2017, année qui sera, selon les experts, celle du décollage réel du continent.
En effet, l’Afrique, en particulier sa partie subsaharienne, a été durement frappée par la chute des cours des matières premières en 2016, une situation qui s’est traduite par une croissance deux fois plus faible que celle enregistrée durant les années 2000.
La Banque mondiale (BM) avait indiqué que le taux de croissance ne devra pas dépasser 3,3% en 2016 en Afrique subsaharienne, soit un niveau nettement en dessous des 6,8% enregistrés en moyenne entre 2003 et 2008.
La chute des cours des matières premières et une faible croissance mondiale, spécialement dans les marchés émergents, expliquent cette performance morose, selon l’institution de Bretton Woods.
Dans certains pays comme l’Afrique du sud et le Nigeria, la situation est aggravée par des pénuries d’électricité, l’incertitude politique, la sécheresse et les menaces sécuritaires.
L’Afrique du sud, pays le plus industrialisé du continent, l’année 2016 a été très difficile à cause de la chute des prix des matières premières, de la sécheresse et des pénuries d’électricité qui ont pénalisé l’économie.
La croissance devra être de l’ordre de 0,4% cette année, soit le taux le plus faible jamais enregistré par ce pays depuis la grande récession de 2009.
Cependant, cette situation est en passe de changer en 2017, selon les experts, qui s’attendent à voir l’Afrique s’inscrire à nouveau dans une trajectoire de croissance renouvelée qui replacera le continent dans les radars des investisseurs internationaux.
Les institutions financières internationales comme la Banque mondiale tablent sur un taux de croissance avoisinant les 5% en Afrique subsaharienne en 2017.
Cependant, les experts, comme Mills Soko, chercheur à l’université sud-africaine du Cap, soulignent que les pays du continent sont appelés à opérer une diversification de leurs économies pour inscrire la croissance dans la durée et briser la dépendance de ces économies des matières premières.
Cette diversification est nécessaire pour accélérer la croissance, renforcer la résilience des marchés et résister aux chocs, indique le chercheur, mettant l’accent sur la nécessité pour les économies africaines de renforcer leur productivité dans l’espoir de générer les emplois vitaux pour les jeunes.
Il est tout au aussi nécessaire pour l’Afrique de s’orienter résolument vers l’industrialisation et le renforcement des infrastructures, poursuit le chercheur.
Par ailleurs, dans les milieux des experts on insiste sur le développement de l’agriculture et des énergies renouvelables comme moyens à même de permettre à l’Afrique de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance mondiale.
Selon la BM, l’agriculture demeure l’une des solutions les plus sûres et les plus durables aux problèmes de développement en Afrique.
Un secteur agricole performant peut, selon les experts, aider l’Afrique à maintenir un taux de croissance annuel de 5%.
Cependant, la mise en place d’un secteur agricole durable passe par le développement d’une chaine de transformation à la hauteur tout en faisant en sorte de mettre le secteur à l’abri des aléas climatiques, souligne le professeur Mills Soko. D’autres experts estiment que le continent subit d’importantes pertes en raison de l’échec des pays africains d’accorder à l’agriculture l’importance requise dans leurs plans de développement.
Force est de constater que le développement humain revient dans les analyses économiques comme une composante vitale pour le décollage de l’Afrique.
La croissance démographique et le développement de la classe moyenne devront permettre, selon ces analyses émanant de think-tanks internationaux, de soutenir la croissance dans le continent à condition que les politiques idoines soient mises en place pour faire de ces facteurs des piliers de cette croissance et faire du continent véritablement un moteur de la croissance mondiale, capable de prendre le relais des tigres de l’Asie.