New York, 23 avr 2019 (AFP) - Wall Street, entraînée depuis plusieurs mois par la politique monétaire accommodante de la banque centrale américaine et depuis quelques séances par des résultats d'entreprises meilleurs que prévu, a atteint de nouveaux sommets mardi.
La période de turbulences qui avait fortement secoué les marchés fin 2018 semble loin.
L'indice S&P 500, qui a clôturé mardi en hausse de 0,88% à 2.933,68 points, a au total pris 17% depuis le début de l'année, et près de 25% depuis le 24 décembre.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est lui apprécié de 1,32% mardi pour finir à 8.120,82 points. Il s'affiche en hausse de 22% depuis le début de l'année, et de 31% depuis le 24 décembre.
Ils effacent ainsi leurs précédents records datant de respectivement fin septembre et fin août 2018.
Le Dow Jones Industrial Average a pour sa part gagné mardi 0,55% à 26.656,39 points, clôturant à quelques encablures de son propre sommet (26.828,39 points).
Après avoir fait grimper les indices à des niveaux inédits à la fin de l'été 2018, les investisseurs avaient été ébranlés par le durcissement de la Réserve fédérale (Fed), qui se disait prête à faire monter les taux d'intérêt pour éviter une surchauffe de l'économie. Une telle mesure, craignaient-ils, est de nature à freiner la croissance puisqu'elle augmente le coût des emprunts pour les particuliers et les entreprises.
Mais les responsables de la Fed ont depuis rassuré les marchés en renonçant pour l'instant à toute nouvelle hausse des taux cette année.
Les récents indicateurs sur la santé de l'économie américaine se sont montrés solides, à l'instar de l'annonce mardi de la forte progression des ventes de maisons neuves aux Etats-Unis en mars ou du fort rebond des ventes au détail la semaine dernière. Dix ans après la crise financière, la première puissance économique mondiale continue à croître.
Et même si rien n'est encore signé, les investisseurs misent aussi sur la conclusion prochaine d'un accord commercial entre Washington et Pékin mettant fin aux tarifs douaniers élevés que s'imposent les deux pays.
Plus récemment, les premières entreprises à avoir dévoilé leurs résultats pour le premier trimestre ont en grande partie fait part de chiffres meilleurs qu'attendu.
Les investisseurs sont d'abord restés sur leurs gardes, faisant à peine frémir les principaux indices de Wall Street après le sursaut éphémère déclenché par les résultats de la banque JPMorgan Chase le 12 avril.
Mais les indices ont enfin décollé mardi après la publication de plusieurs grandes sociétés de la cote.
"On est un peu plus avancé dans la saison des résultats et on avait affaire aujourd'hui à des grands noms" comme le géant des boissons Coca-Cola (+1,71%), le conglomérat industriel United Technonology (+2,27%) ou le spécialiste des avions de défense Lockheed Martin (+5,66%), remarque Kate Warne, stratégiste pour la société d'investissement Edward Jones. Leurs chiffres meilleurs que prévu et surtout leurs prévisions suggérant une croissance modeste jusqu'à la fin de l'année, ont selon elle rassuré les investisseurs.
En attendant les publications plus tard dans la semaine des stars de la technologie Facebook, Microsoft et Amazon, la performance du réseau social Twitter (+15,64%) a aussi ravi les courtiers.
Selon le cabinet FactSet, les analystes s'attendent désormais à ce que les entreprises du S&P 500 dégagent en moyenne un bénéfice par action en repli de 3,4% sur les trois premiers mois de l'année, là où ils anticipaient encore un recul de 3,9% en fin de semaine dernière.
Les indices "devraient maintenant continuer à monter mais probablement avec un peu plus de volatilité et un peu moins rapidement qu'au premier trimestre", a avancé Mme Warne.
D'autant plus, selon elle, que les prix des actions des entreprises du S&P 500 sont désormais un peu moins élevés par rapport à leurs bénéfices qu'avant la déroute de l'automne.