La hausse des taux d'intérêt menée depuis juillet dernier pour faire face à l'inflation en zone euro pourrait "révéler des vulnérabilités" dans le système financier, a averti la Banque centrale européenne (BCE) dans un rapport publié mercredi.
"Alors que nous resserrons la politique monétaire pour réduire l'inflation élevée, cela peut révéler des vulnérabilités" en mettant à l'épreuve la résilience des entreprises, ménages et gouvernements, a indiqué le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, lors de la publication du rapport semestriel de l'institution monétaire sur la stabilité financière.
Une crainte qui subsiste en dépit de la "légère amélioration" des conditions économiques et de la baisse récente des prix de l'énergie.
La BCE a remonté dans une ampleur inédite ses taux directeurs, de 3,75 points de pourcentage depuis juillet dernier, et compte encore les relever pour ramener l'inflation à la cible de 2%, contre encore 7% sur un an en avril.
Entre autres effets visibles de cette politique, une correction des marchés immobiliers qui pourrait "devenir désordonnée" si la hausse des taux hypothécaires "réduisait de plus en plus la demande", relève la BCE.
Réputées solides, les banques dans la zone euro voient les volumes de prêts se réduire et les coûts de financement se renchérir, ce qui peut nuire à leur rentabilité.
Des signes de détérioration sont visibles dans leurs portefeuilles de prêts exposés à l'immobilier commercial, aux petites entreprises et autres prêts à la consommation, ajoute le rapport.