La Confédération Nationale du Tourisme (CNT) a élaboré une étude d'impact sur son secteur en vue de "contribuer de manière citoyenne et responsable à la gestion de cette crise".
Selon les professionnels du tourisme, "Tous les acteurs du secteur devront affronter une période très difficile jusqu’à Décembre 2020 (9 mois) et une reprise timide et graduelle à partir de Avril 2021."
Les scénarios de reprise
Le tourisme Local devrait repartir en premier. Cependant, la CNT anticipe un retour timide sur la période estivale du fait de la suppression des congés annuels dans certaines entreprises, la suppression des évènements Grand public, l'affaiblissement du pouvoir d’achat, ou encore le report des dates d’examens et concours universitaires.
Le marché international devrait reprendre dans un second temps avec, d’abord, avec le retour des MRE et des touristes immunisés.
Cette partie du marché pourrait être impactée par le retour de la pandémie à l’automne 2020 / Hiver 2021 ainsi que la disponibilité d’un traitement ou vaccin.
Quant au tourisme d'affaires, directement lié à la santé économique des entreprises et à la durée de la récession économique, il devrait connaître d'abord une relance du tourisme d’affaires individuel. L’organisation de rassemblement et autres séminaires viendrait ensuite, étant liée directement à la disponibilité du vaccin.
Une perte en devises estimée à 138 Mrds de DH sur 3 ans...si rien n'est fait
Au cas ou rien ne serait fait, le secteur devrait connaître une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans. L'hypothèse centrale de cette étude d'impact se base sur un déconfinement graduel à partir de fin mai 2020 et une ouverture progressive des frontières en Septembre 2020 (en fonction des conditions sanitaires des pays). Si aucune autre mesure vient s'ajouter à celles annoncées par le Comité de veille, la reprise serait "très lente, pour n’atteindre le niveau de 2019 qu’en 2023".
La Confédération Nationale du Tourisme propose la mise en place d’un dispositif spécifique au secteur. Un paquet de mesures dont le budget serait de 1,7 Md de dirhams, dont 1,2 Milliards de Dhs pour la sauvegarde du secteur et 500 Millions de Dhs pour sa relance.
"La mise en place d’un plan et d’un budget pour la relance permettra de mobiliser les forces vives du secteur pour transformer la crise en opportunité et reprendre rapidement des parts de marchés auprès des pays émetteurs".
Avec ce plan, le secteur connaîtrait "un redressement plus rapide permettant un gain cumulé estimé à 46 Mds de dirhams par rapport au scénario sans assistance".
Ce que veulent les professionnels
Le report de toutes les échéances de crédit pour les entreprises de 12 mois minimum au lieu des trois proposés par le Comité de veille, l'octroi de facilités de caisse spécifiques, la mise à contribution des compagnies d’assurances pour réajustement des polices ou encore le report des échéances pour les travailleurs du secteur en perte de revenus... Ce sont en substance les revendications de la CNT dans leur relation avec le secteur bancaire.
Sur le plan fiscal, la CNT demande la suppression des ATD pour 12 mois et le report des déclarations et des paiements de toutes les obligations fiscales, en particulier la TVA et les acomptes IS pour l’exercice 2020 dont l’activité sera largement inférieure à l’exercice précédent.
Enfin, sur le plan social, le plan de relance propose l'exonération des charges sociales et fiscales (IR,CNSS, ..) pour 12 mois pour les entreprises en activité qui maintiennent 80% des effectifs, autoriser les entreprises qui conservent 80% des emplois à payer leur salarié sur la base du net et la défiscalisation des départs en retraites anticipées.
Pour préserver la compétitivité du secteur, la CNT demande également un soutien dans la promotion des différents marchés avec des budgets dédiés et un soutien direct à l'offre.
Source : CNT