EMISSION DU 03/11 - par bourse news

Coronavirus : La valorisation de la Bourse de Casablanca sous ses niveaux normatifs

Les analystes d'AGR jugent “exagérée” la baisse enregistrée par le marché actions vendredi et lundi.

 

C'es peut-être la première réaction d'un stratégiste actions à la baisse enregistrée par la Bourse de Casablanca vendredi et lundi où le Masi a accumulé 9% de pertes, un triste record historique.

Dans un papier d'analyse, Attijari Global Research revient sur cet épisode et livre sa lecture. Selon les analystes de la filiale d'Attijariwafa bank, il existe plusieurs canaux de transmission de la dégradation des conditions économiques à l’international vers le Maroc. Les secteurs cotés les plus exposés seraient selon eux, le tourisme, l’activité portuaire, les mines et l’IT. Toutefois, ils estiment que “l’extrapolation des contre-performances des bourses à l’international sur le Maroc est un exercice peu judicieux”. En effet, le marché marocain a ses propres spécificités en termes de physionomie, d’ouverture sur l’international et de rentabilité. Au final, AGR avance que “la correction de -9,0% qu’a subie le MASI en l’espace de deux séances est à la fois exagérée et ponctuelle”.

Un timing favorable à la baisse

Pour les analystes, le marché action présentait un terrain propice aux opérations de prises de bénéfices. “Pour rappel, les investisseurs au Maroc ont accumulé au cours des trois dernières années des rentabilités boursières importantes sur les grandes capitalisations de la cote, soit de +107% en moyenne”.

Ainsi, “certains investisseurs fortement averses au risque étaient prédisposés à sortir complètement du marché Actions confortés par une marge de plus value assez confortable”.

Les analystes font remarquer qu'au cours de deux séances seulement, les grandes capitalisations affichant des rentabilités cumulées élevées sont celles les plus touchées par les opérations de prises de bénéfices.

Il faut rappeler que le marché Actions marocain présente une structure atypique à travers un poids prépondérant des institutionnels locaux, soit environ 75%. Ces deniers sont considérés comme les seuls faiseurs du marché. Pour rappel, la contribution des institutionnels locaux aux volumes est passée de 51% en 2008 à 75% en 2020. À l’origine de cette montée en charge, le désengagement des particuliers et des étrangers de la Bourse de Casablanca.

Au cours des trois dernières années, nous avons constaté que les institutionnels locaux privilégient davantage la gestion déléguée pour leurs placements en Bourse”, avancent les analystes d'AGR.

Sur la base de nos échanges avec les brokers de la place, les interventions directes des institutionnels locaux ont nettement diminué et ce, au profit des placements via les sociétés de gestion. Cette configuration rend notre marché fortement sensible aux opérations de souscriptions/rachats d’Actions opérées auprès des sociétés de gestion”.

Durant les phases de collecte, le marché peut afficher des hausses excessives comme celles observées en décembre 2016. À cette date, l’indice MASI a cru de +22% en l’espace de 27 séances seulement.

À l’inverse, la récente correction du MASI de -9% en deux séances seulement est justifiée essentiellement par un rachat opéré dans un contexte boursier peu favorable. L’excès de volatilité lié aux opérations de souscriptions/rachats devient ainsi une composante structurelle avec laquelle les investisseurs au Maroc devraient cohabiter.

 

Des taux qui devraient rester bas

L’année 2020 devrait être sans doute la cinquième année consécutive de Taux bas au Maroc, selon AGR. Une situation inédite que les investisseurs locaux expérimentent pour la première fois de leur histoire.

Pour rappel, le BDT 5 ans qui constitue le taux benchmark des investisseurs au Maroc est passé en dessous des 2,8% en 2016 et se situe actuellement autour des 2,4%.

Ce niveau est déconnecté par rapport aux rendements observés en Égypte (13,8%), en Côte-d'Ivoire (6,5%) ou encore en Tunisie (9,4%).

La soutenabilité de cette situation a créé une vraie problématique de rendement chez les investisseurs au Maroc.

Tenant compte du manque d’alternatives de placement sur le marché local, les Actions seraient toujours perçues comme étant l’unique alternative permettant le relèvement de la rentabilité des fonds.

Le marché sous son P/E normatif 10 ans

Tenant compte d’une croissance bénéficiaire agrégée de près de 6% en 2020E adossée à la récente correction des cours en Bourse, le P/E du marché s’établit actuellement à 17,0x. “Pour la 1ère fois depuis 5 ans, ce multiple est inférieur à son niveau historique d’équilibre qui se situe entre 19,0 et 20,0x. Selon nous, ce niveau de valorisation rend le marché Actions plus attractif pour les investisseurs à horizon de placement long terme, leur offrant ainsi des points d’entrée relativement intéressants”, conclut la note. .

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