Dans la tourmente, la Bourse est en train d’enregistrer l'une de ses plus graves chutes sur une année (-19%). Après avoir repris de l’éclat en 2021, le marché actions a dégringolé dans le sillage de la guerre en Ukraine, sans qu’elle en soit la seule cause. En effet, la situation est particulière, avec un risque inflationniste auquel BAM répond par un durcissement monétaire qui rend les investisseurs pessimistes.
Parmi les valeurs ayant le plus souffert jusqu’à présent, figurent celles dites cycliques (ciments, BTP, telecoms, banques...). La chute de leur valorisation a eu un impact direct sur les investisseurs, qui les privilégiaient alors qu'elles étaient revenues dans le jeu boursier à mesure que l’activité économique reprenait des couleurs (post-covid). Toutefois, dans cette configuration peu encourageante à l’investissement, quelques valeurs ont fait le dos rond aux mauvaises nouvelles, profitant parfois de la conjoncture, pour se distinguer et se hisser dans le haut du tableau de performance à la Bourse de Casablanca.
Le contexte étant dressé, venons-en maintenant aux mouvements de nos actions vedettes que l’on ne classe pas forcément dans l’ordre de «mérite» mais en prenant également en compte le critère de liquidité.
Alliances (+54%)
Alliances sera sans doute le top performer du marché actions cette année avec un gain actuel à 54% (difficile de faire plus). En attendant ses indicateurs d’activités au 3e trimestre, le promoteur Alliances a affiché au premier semestre un RNPG de 75 MDH en croissance de 77% porté par la maîtrise des charges et l'augmentation des marges opérationnelles.
Le Groupe dispose d'un carnet de commandes s'élevant à 7.353 unités pour une VIT sécurisée de l'ordre de 3,1 milliards de DH. Le niveau des préventes au 1er semestre 2022 s'établit à 1.716 unités contre 1.553 unités au 1er semestre 2021, en amélioration de 10%. Le nombre total d'unités en cours de production s'élève à 6.605 unités au 30 juin 2022.
Il est important de rappeler que le titre Alliances a fait son entrée dans l’indice MSI20 en octobre dernier.
Managem (+43%)
Ayant profité de la hausse du cours de l’argent au premier semestre, du rebond du niveau de la production et d’un effet de change positif, Managem est en train de boucler l’année boursière avec une performance de plus de 40%. Les revenus consolidés du groupe à fin septembre s’améliorent de 45% à 7,37 milliards de DH. Pourtant, la croissance a ralenti au 3ème trimestre où le chiffre d’affaires a baissé de 8,43%, en raison principalement de la baisse des cours des métaux combinée à la baisse des volumes vendus, en provenance de la mine de Pumpi en République Démocratique du Congo à cause de perturbations de la chaîne logistique.
Pour les analystes de BKGR, «l’atténuation projetée de ce rythme au S2 2022 suite au repli du cours du métal blanc (-18% en y-t-d) ne devrait pas, toutefois, impacter le redressement attendu du Bottom Line, lequel devrait afficher une hausse à 41 MDH au terme de l’année 2022 (contre -67 MDH en 2021)».
Med paper (+37%)
En regardant de près le tableau des small caps (les micro capitalisations surtout) à la Bourse de Casablanca, difficile d’ignorer la performance de Med Paper. Le titre revient de loin avec une performance annualisée de 37,30% et de…119% depuis 2021.
Profitant de la reprise économique, la situation financière de Med Paper s’est nettement améliorée depuis l’année dernière. Cette année encore malgré un contexte difficile inflationniste de forte augmentation des prix des intrants de l’énergie, Med Paper a réussi à relancer son activité.
Le chiffre d’affaires à fin septembre s’est apprécié de 87% à 99 MDH. Les investissements réalisés à fin septembre 2022 de l’ordre de 5 MDH sont destinés au développement de l’outil industriel laissant présager une augmentation des performances d’exploitation à venir.
Notons que la taille de ce type d’entreprises et leur faible communication les font passer sous les radars des OPCVM et des investisseurs qualifiés qui ne regardent dans les small caps que les dossiers les plus importants, à l’image de Salafin, Disway ou encore Auto Hall.
Risma (+10%)
Avec 10% de gain au compteur, Risma fait largement mieux que le marché. En effet, les signaux positifs émis par le secteur touristique jusqu’à présent, couplés à l’assouplissement mondial des restrictions sanitaires pour aider les économies à se redresser progressivement, portent à croire que l’activité touristique, et de facto l’activité de Risma, sont sur la bonne voie.
À fin juin, l’opérateur hôtelier est repassé dans le vert en termes de bénéfices avec un RNPG de 30 MDH contre un déficit de 127 MDH en juin 2021. «Ces performances sont notamment soutenues par le moratoire relatif aux intérêts dans le cadre du plan de soutien gouvernemental au secteur du tourisme», a écrit l’entreprise dans sa communication financière. La dette du groupe diminue, avec une dette nette consolidée qui s'établit à 1,72 Md de DH au 30 juin 2022, et un levier financier de 59%.