Durant l’année 2022, les plus-values latentes des assureurs ont fondu de 58%. En ajoutant les baisses enregistrées depuis le début de cette année, les pertes atteignent 79%, a révélé le régulateur dans une interview accordée cette semaine à Finances News.
L’inflation a également eu un impact sur le passif des assureurs, selon le responsable qui explique que pour la branche non-vie, le coût des sinistres augmente naturellement car les garanties sont exprimées au prix réel. "Si l’assureur n’anticipe pas correctement l’inflation, cela pourrait conduire à un sous-provisionnement, notamment pour les branches à développement long", a-t-il averti.
En ce qui concerne la branche vie, l’inflation est généralement supportée par l’assuré vu que les garanties prévues par les contrats restent les mêmes en termes nominaux, mais diminuent en termes réels.
Néanmoins, explique El Alamy, "les assureurs restent également exposés au risque de liquidité dans la mesure où une hausse des taux d'intérêt provoquée par l’inflation pourrait pousser certains assurés à racheter leur épargne à la recherche d’un meilleur rendement".
"En somme, les changements des taux et les fortes pressions inflationnistes sont des sources importantes de risques pour l’industrie des assurances et des vecteurs de préoccupation pour nous en tant que régulateur. C’est la raison pour laquelle nous suivons de près l’évolution de la situation pour pouvoir, si besoin est, agir rapidement", explique le patron de l'ACAPS.
IFRS, SBR... Le point sur les chantiers réglementaires
Sur un tout autre registre, le président par Intérim de l'Autorité a dévoilé que l'un des chantiers importants sur lequel il a engagé les opérateurs concerne le passage vers les normes IFRS. "Ce projet, qui s’étalera jusqu’en 2025, vise à instaurer les règles de transparence dans les communications financières.
"..., Nous travaillons avec le ministère des Finances sur la refonte de plusieurs aspects du code des assurances et, de ce fait, plusieurs chantiers sont dans le pipe", a-t-il également souligné.
Appelé à commenter l'état d'avancement du projet SBR, il a indiqué : "Depuis le lancement de ce chantier en 2017, nous constatons la forte adhésion et la mobilisation soutenue du secteur. Aujourd’hui, à notre grande satisfaction, l’implémentation du pilier II, qui est très engageant en termes de ressources, est quasiment bouclée. S’agissant des piliers I et III de ce projet, les discussions avec la profession sont à un stade avancé. Nous sommes en phase de stabilisation du calibrage du modèle et nous tablons sur le deuxième semestre de cette année pour la mise dans le circuit d’approbation des textes réglementaires. Donc, tout porte à croire que nous serons prêts pour 2024".