EMISSION DU 07/28 - par bourse news

Les banques marocaines détiennent dans leurs comptes 64 Mds de dirhams de produits dérivés

CDS, dérivés de taux, swaps… Les produits dérivés sont nombreux. Ces instruments financiers qui permettent aux industriels et agriculteurs de se couvrir peuvent aussi être utilisés à des fins spéculatives, aussi bien par les banques que leurs clients. Il est impossible de dissocier la partie spéculative de celle utilisée réellement pour des fins de couverture. Mais selon la Banque des règlements internationaux (La BRI), sur les 6.000 milliards de dollars échangés tous les jours à travers le monde sur le seul marché des changes, seuls 7 à 8 % seraient utilisés par des opérateurs finaux souhaitant réellement se couvrir. Au Maroc, une chose est sûre, ces produits constituent désormais l'équivalent des revenus du secteur en 2015 ou encore 61% de ses fonds propres comptables et 6% du total actif de l'industrie bancaire.  

 



La valeur des dérivés varie en fonction du prix d'un actif  sous-jacent, qui peut être une action, une obligation, une monnaie, un taux, un indice ou encore une matière première. Des fois, la variation du prix du dérivé peut être plus importante que celle du sous-jacent, selon un coefficient multiplicateur. La volatilité théorique de ces produits a toujours été perçue comme une source d'inquiétude aussi bien par les régulateurs que par l'opinion publique.

Un encours notionnel de 64 Mds de dirhams au Maroc 

Les banques marocaines détiennent un encours notionnel (valeur comptable) de 64 milliards de dirhams de produits dérivés. Le chiffre peut paraître important car il représente par exemple l'équivalent du chiffre d'affaires du secteur en 2015 ou encore la moitié des fonds propres prudentiels de cette industrie. Mais au niveau mondial, le royaume ne joue pas encore dans la cour des grands, loin de là. Car au niveau planétaire, l'encours notionnel (valeur comptable), des dérivés aurait dépassé les 700.000 milliards de dollars, chiffre qui dépasse d'ailleurs leur encours avant la crise de 2008 (684.000 milliards de dollars au premier semestre 2008).

Mais revenons à nos banques marocaines. Leurs engagements sur produits dérivés ont connu une hausse à deux chiffres en 2014 (+24,5%). Mais à fin 2015, et en attendant les chiffres de 2016, l'encours baisse de 4% pour revenir à 64 Mds de dollars.  Cette évolution résulte à la fois d’une baisse de 16% des engagements sur instruments de taux d’intérêt, à 11,4 milliards et d’un repli des autres instruments de 6%, à 30,2 milliards. Les engagements sur instruments de change ont, pour leur part, augmenté de 7,9% à 22,3 milliards. A noter que la banque centrale ne précise pas vraiment ce que contient la catégorie "Autres instruments".  Selon les calculs de Bank Al-Maghrib, L’encours des engagements sur produits dérivés, correspondant à des opérations de couverture ou des opérations réalisées pour le compte de la clientèle, a représenté près de 61% des fonds propres comptables et 6% du total-actif des banques. "Cet encours traduit la valeur notionnelle des sous-jacents des contrats de produits dérivés et non les risques encourus par les banques". En d'autres termes, la volatilité potentielle de ces produits, les risques y afférents en fonction de leurs valeurs de marché, n'est pas pris en compte. 

Les autres composantes du hors-bilan bancaire 

De manière générale, les expositions en hors bilan des banques marocaines sont essentiellement constituées des engagements de garantie et de financement, donnés ou reçus, ainsi que des engagements sur opérations de change et sur ces fameux produits dérivés. Voici comment se sont comportées les autres composantes du hors-bilan cette année. Tout d'abord, sachez (si ce n'est pas le cas) que ces engagements sont comme des promesses données par la banque à ses clients (ou aux créanciers de ces derniers), en vertu desquelles, celle-ci s’engage à les financer ou à s’acquitter de leurs dettes, si certains événements (prédéfinis dans le contrat) viennent à se produire. La banque perçoit, à l’occasion de l’octroi de ces engagements, des revenus essentiellement sous forme de commissions d’engagement. Lorsque l'engagement devient effectif, il quitte le hors-bilan pour intégrer le bilan. C'est à cette phase que la banque réalise la plus grande partie des revenus de l'engagement hors-bilan. 


Les engagements de financement 

Après un repli de 5% une année auparavant, les engagements de financement donnés ont enregistré une progression de 8,1% à 81,4 milliards de dirhams, à cause de la de 8,4% des engagements donnés en faveur de la clientèle, représentant près de 96% du total, et d’une évolution de 2% des engagements donnés en faveur d’établissements de crédit et assimilés.

Les engagements de garantie 

Etablis à 121 milliards de dirhams, les engagements de garantie donnés se sont légèrement améliorés de 1,4% par rapport à 2014. Sur ce total, les engagements de garantie d’ordre de la clientèle ont enregistré une progression de 1,6% à 82,6 milliards et ceux donnés d’ordre d’établissements de crédit ont augmenté de 1,1% à 38 milliards, faisant suite à une hausse de 3,7% une année auparavant.

Constitués de près de 97% d’engagements de garantie, les engagements reçus ont légèrement décru de 0,2% à 63,4 milliards de dirhams, reflétant une baisse de 2,1% des engagements reçus d’établissements de crédit et assimilés à 55,1 milliards et une hausse de ceux reçus de la clientèle de 13,8% à 8,3 milliards.

Les engagements en devises 
S’agissant des engagements en devises, les soldes à fin d’année des opérations de change au comptant ont marqué une hausse de 20% à 11,5 milliards de dirhams, alors que ceux relatifs aux opérations de change à terme ont diminué de 33% à 79 milliards.

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