EMISSION DU 02/27 - par bourse news

Comment réconcilier les institutionnels avec le Private Equity

 

Les deux tiers des fonds placés dans le Private Equity proviennent de l'étranger.

Expériences douloureuses, faible liquidité... le secteur peine à séduire les institutionnels locaux.



 

Les institutionnels (Caisses de retraites, assurances...) étaient plus nombreux que d'habitude ce mercredi lors de la traditionnelle conférence de l'AMIC, tenue chaque année à la même période, pour présenter les chiffres annuels du secteur. L'intérêt est palpable. Mais sa transformation en flux est difficile.

Pourtant, des flux, le secteur continue d'en attirer. Après une année 2018 record où les fonds levés par les 28 sociétés de gestion qui déclarent leur activité à l'enquête de Grant Thornton pour l'AMIC avaient atteint 1,68 Md de dirhams, 2019 a été une année de consolidation avec 1,18 Md de dirhams levés, portant à plus de 4,18 Mds de dirhams les fonds levés sur la période 2017-2019.

Mais le secteur reste dépendant des fonds étrangers puisque 74% des fonds en activité sur le territoire ont, en valeur, une forme étrangère. Les organismes de développement internationaux apportent plus de la moitié des fonds levés à partir de 2017. Une tendance de fonds difficile à inverser à court terme.


L'impact du passé

Adil Rzal, président de l'AMIC, reconnait le manque d'intérêt des institutionnels locaux pour le secteur malgré son rendement supérieur à d'autres classes d'actifs. Le TRI brut historique est de 14% et les sorties se font en moyenne avec des multiples de 2x.

Mais selon lui, le manque de liquidité du secteur décourage les institutionnels. «Il faut avoir le souffle très long pour investir dans le Private Equity», nous dit-il, puisqu'en moyenne, la durée des investissements est de 6 ans.

Mais le blocage semble également psychologique. «Les institutionnels ont beaucoup investi dans la première génération de fonds (jusqu'en 2005) avec des placements réussis. La deuxième génération a connu le même engouement mais les dénouements n'ont pas été à la hauteur», se rappelle Adil Rzal et les membres de l'AMIC présents à cette conférence. Pour eux, il faut que le secteur prouve qu'il a gagné en maturité et qu'il a réussi durablement à créer de la valeur pour attirer de nouveau les institutionnels.

«On ne peut plus les attirer sur de simples promesses. Il faut montrer des preuves», confie le président de l'AMIC. Parmi les institutionnels présents, certains témoignent : «Il y a eu de la casse dans la deuxième génération de fonds où certains deals ont porté sur l'immobilier. Echaudés, les investisseurs reviennent timidement sur cette classe d'actifs».

La revue de la loi sur les organismes de Placement collectif en capital (OPCC), complètement opérationnalisée depuis 2018, le faible rendement sur les marchés financiers classiques ou encore la réussite de quelques deals récents, devront améliorer la prime du risque du secteur et le remettre pleinement dans les radars des institutionnels locaux.

Le secteur gagne en maturité

Le manque d'intérêt des institutionnels locaux ne doit pas masquer les réalisations du secteur. En 2019, les répondants à l'enquête ont indiqué que 765 MDH ont été investis dans le secteur. 

9 cibles seulement ont profité de ces fonds. Le ticket moyen est en hausse par rapport à la moyenne des années. Plus en détail, 26% des fonds ont concerné l'amorçage-risque et 6% le développement. Autre fait marquant, les transactions majoritaires ne dépassent plus 1% des volumes investis.

 Performances des désinvestissements

Entre 2000 et 2019, le TRI brut dégagé par le secteur est de 14%. Cette rentabilité est de 2% dans l'amorçage/risque, 14% dans le développement et 17% dans la transmission.

 

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