Cette très forte hausse des prix s'explique en grande partie par l'effondrement de la livre turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en un an face au dollar.
L'inflation, qui avait atteint 73,5% en mai en rythme annuel, n'a jamais atteint de tels niveaux depuis l'arrivée au pouvoir du président Erdogan en 2003.
Le sujet est devenu brûlant en Turquie, à moins d'un an de l'élection présidentielle prévue pour juin 2023, l'opposition et nombre d'économistes accusant l'Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer de plus de moitié la hausse des prix à la consommation.
Le Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), composé d'économistes turcs indépendants, a affirmé lundi matin que l'inflation atteignait en réalité 175,5% sur un an, plus de deux fois le taux officiel.
Malgré une inflation en constante accélération, et des craintes de nouvelles hausses de prix liées à la guerre en Ukraine, la Banque centrale turque refuse toujours de relever son taux directeur, stable à 14% depuis décembre.
À rebours des théories économiques classiques, le président Erdogan estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
Cette inflation, plus élevée encore dans les grandes villes du pays, a contraint le gouvernement a annoncé vendredi une nouvelle hausse de 25% du salaire minimum - après celle de 50% mise en oeuvre au 1er janvier - au risque d'accélérer encore la hausse des prix à la consommation dans les prochains mois.