C'est ce qu'a déclaré son Directeur général, Ayoub Azami, à l'occasion de la présentation des résultats du groupe, ce mardi 31 mars. Ceux qui le connaissent savent qu'il n'est pas adepte des phrases toutes faites et des déclarations sans lendemain. Ce qui a poussé Azami à faire ces déclarations, c'est l'arrivée à maturité, le 31 décembre prochain, des mesures de sauvegarde qui empêchaient le dumping sur le marché de l'acier depuis bientôt 3 ans. Si ces mesures ne sont pas renouvelées, le leader marocain se retrouvera dans une situation identique à celle de 2010 et 2011 où l'Europe, en surproduction, écoulait ses produits à bas prix au Maroc, poussant Sonasid à baisser ses prix, voire même à vendre à perte.
Rumeurs....
Interrogé par un journaliste sur les moyens que Sonasid mettra en œuvre pour contrer la concurrence internationale, et plus particulièrement sur la possibilité de se rapprocher d'un concurrent marocain pour gagner des parts de marché, Azami a répondu : “je ne donnerai aucun détail supplémentaire”. Il faut dire que depuis l'annonce des problèmes judiciaires du groupe Ynna Holding, la rumeur court sur un éventuel rachat de Ynna Steel par Sonasid. En répondant de la sorte, le DG de Sonasid n'a pas fait taire la rumeur, bien au contraire. Elle persiste donc, sans plus....
Envers et contre tous
En 2014, le marché du rond à béton a baissé de 10% sous l'influence de la baisse des mises en chantier. Les prix ont baissé de 4%. Sonasid a vu ses volumes baisser de 6%. Automatiquement, sa part de marché a augmenté. Mais l'équipe dirigeante actuelle, depuis son arrivée, s'est beaucoup familiarisée avec ces conditions de marché difficiles. Le lancement de Sonasid Distribution, concept de vente directe d'acier aux petits revendeurs et qui représente aujourd'hui 25% des ventes du groupe, a été un bon moyen pour tenir le coup et une belle démonstration “d'agilité” de la part d'un “gros” groupe : il s'adapte.
A côté, depuis l'arrivée de Azami aux commandes, le groupe a gagné en gestion des coûts fixes. Même les chutes d'acier lors de la production sont remises dans la chaîne de production. Rien ne se perd, tout se transforme.
En plus de la maîtrise des charges fixes, la société a travaillé sur son mix énergétique avec, à fin 2014, 40% d'énergies propres dans le processus. Enfin, toujours dans l'optimisation des charges, la société a remplacé ses dettes bancaires par du Leasing. Résultat : une trésorerie plus souple et une distribution de dividendes pour la deuxième année consécutive.
Sonasid garde une carte en main pour faire face aux contraintes à venir : développer une vraie marque de distribution à travers Sonasid Distribution en s'ouvrant sur de nouveaux produits qui ne sont pas actuellement présents, ou très peu, dans son catalogue. Reste à savoir si les investisseurs lui pardonneront une éventuelle croissance externe dans un marché de l'acier en baisse. Mais pour l'instant, tout cela n'est que pures rumeurs ! Et de toute façon, la Bourse a «tué» Sonasid à plusieurs reprises avant de reprendre confiance. Son management est immunisé...