Oubliez la masse bénéficiaire, les investisseurs ne vont carburer qu'au rendement cette année à cause des taux bas.
Le cas d'Attijariwafa bank est un exemple criant de ce que sera la saison des résultats 2016 : Les investisseurs font la sourde oreille à la bonification des bénéfices et ne réagissent qu'en fonction des rendements proposés par les émetteurs. C'est le revers de la hausse des cours en 2016 et de la baisse des taux. Le marché ayant anticipé une amélioration globale des fondamentaux, il s'agit maintenant d'être rémunéré.
Dans leur mensuel boursier disponible sur le site de la Bourse de Casablanca, les analystes de Crédit du Maroc Capital évoquent cette notion. Pour eux, la progression de la place casablancaise durant le mois de mars 2017 devrait rester tributaire de l’évolution de la masse bénéficiaire mais aussi des niveaux de rendements sur dividendes servis par les sociétés cotées. Le courtier estime que le rendement prévisionnel du marché serait de 3,4% cette année.
A l'opposée d'Attijariwafa bank, une autre bancaire confirme cette tendance. CIH Bank, avec une baisse de sa masse bénéficiaire a tout de même maintenu son dividende. Le cours n'a pas été sanctionné. Mais l'exemple le plus fort reste celui de Ciments du Maroc qui, en enregistrant des pertes pour la première fois depuis que les statistiques sur les valeurs sont archivées, n'a pas vu son cours corriger. La société a fait une ponction sur ses fonds propres pour proposer un dividende stable à ses actionnaires. Là aussi, le marché n'a pas sanctionné la valeur.
Arbitrage avec les taux bas
Lorsque les taux sont bas, les investisseurs privilégient les titres à fort rendement pour compenser la perte de revenu. Ils deviennent sensibles aux annonces de dividendes. Ils reviennent vers des titres à rendement plus bas lorsque les taux remontent. Cette notion théorique semble parfaitement respectée cette année.
En se positionnant en partie sur les valeurs à rendement, les institutionnels arrivent à battre leur benchmark sans trop d'efforts. Pour éviter toute turbulence, les investisseurs particuliers devront s'assurer que leur portefeuille comporte suffisamment de valeurs à fort dividende.