Demain, le 20 décembre, en milieu de journée, le Conseil de Bank Al-Maghrib devrait annoncer sa dernière décision de l'année 2016 en terme de conduite de la politique monétaire.
Rappelons que lors de son tout premier conseil de l'année, en mars 2016, la banque centrale avait décidé d'abaisser son taux directeur à 2,25% afin de soutenir l'économie. C'est son plus bas niveau de l'histoire. Depuis, les crédits sont effectivement repartis, surtout ceux à l'équipement. Ces derniers ont connu une nette amélioration en glissement annuel à fin octobre et atteignent 146,40 milliards de dirhams, en hausse de 5,7%. Cette amélioration se traduit par des crédits supplémentaires de 7,95 milliards de dirhams. Mais les banques sont toujours méfiantes face aux promoteurs immobiliers, surtout en ce qui concerne le foncier. Seul le crédit à l’habitat affiche une progression de 5,4%, offrant une valeur monétaire de 186,92 milliards de dirhams.
Depuis mars, le souci de la banque centrale était d'éponger les liquidités sur le marché. Désormais, le changement de donne aux Etats-Unis et le prolongement de la politique accommodante en Europe et en Asie ne permet plus de relever une tendance mondiale claire. A cela se rajoute la probable adoption d'un régime de changes plus flexible au Maroc en 2017 et une visibilité politique amoindrie dans le Royaume à cause du retard de formation du gouvernement. Autant d'éléments qui devront peser sur la décision de la banque centrale, sachant qu'un rabaissement additionnel des taux, devrait alimenter une véritable bulle sur le marché obligataire secondaire. La hausse du dollar et du pétrole sont également des points à prendre en compte. Cette réunion devrait sans doute être la plus délicate de l'année et le gouverneur de la banque centrale devra forcement aborder certains points sensibles lors de la conférence de presse qui suit le conseil.