La presse nationale s'est fait l'écho dernièrement d'une proposition de réglement en préparation par la Commission européenne afin d'interdire, ou du moins limiter, les importations de phosphates en provenance du Maroc, à cause d'un métal cancérigène, le Cadmium, contenu dans le minerai.
Nous avons donc profité d'une rencontre à Casablanca, hier dans la soirée et organisée par l'ISCAE, pour demander à Mostafa Terrab ce qu'il pense de cette probable décision. Le numéro 1 de l'OCP nous a répondu que cette question est soulevée depuis 20 ans. "Ce sont les lobbys environnementaux et les lobbys de quelques pays concurrents qui font pression sur l'Europe. C'est les règles du jeu dans notre métier. A l'heure où je vous parle, notre directeur juridique est à Bruxelles pour démontrer que le Cadmium présent dans le phosphate ne pénètre pas dans le sol". Et d'ajouter, "Ces lobbys, nous savons les gérer. Sachez que nous menons une trentaine de batailles similaires à travers le monde". Celle-ci n'est qu'une parmi d'autres".
Mostafa Terrab nous a également fait savoir que ce type de décisions ne trouve pas échos chez plusieurs pays européens car interdire les phosphates marocains, c'est se priver de la plus importante offre mondiale avec un impact dévastateur sur le coût des engrais. Confiant, Terrab n'a pas manqué d'évoquer la transformation profonde que connaît l'Office en ce moment, notamment d'un point de vue organisationnel : "Nous prenons 1.000 décisions par jour. Notre objectif est de devenir plus agiles et décentraliser ces prises de décisions. Ceci va découler sur une adaptabilité instantanée aux conditions de marché", a-t-il dit.