Les banques optent de plus en plus pour le recouvrement non conventionnel des créances en souffrance, notamment celles des promoteurs immobiliers. Elles récupèrent en effet les biens immobiliers de leurs clients, via les dations en paiement et les ventes à réméré, en contrepartie de l'extinction des créances. Résultat, le secteur se retrouve avec un stock d'actifs immobiliers évalué à 11 milliards de dirhams, relève La Vie éco, ce qui inquiète la Banque centrale. Celle-ci va publier prochainement une directive pour encadrer le recours à ces mécanismes, indique l'hebdomadaire dans sa dernière édition.
Le premier mécanisme consiste à transférer un bien à la banque en contre-partie de l'extinction d'une partie ou la totalité d'une créance en souffrance, alors que la vente à réméré donne lieu à un transfert de bien de manière momentanée pour une période de 3 ans au plus. Durant cette période, le débiteur peut racheter le bien.
L'hebdomadaire rappelle que ces mécanismes ont été médiatisés dernièrement avec la restructuration du groupe Alliances. Ce dernier a proposé des dations de paiement de 3 Mds de dirhams et des ventes à réméré dépassant 1,6 Md de dirhams. Mais à vrai dire, cela fait quelques années que les banques se tournent de plus en plus vers ces mécanismes.
Ainsi, les banques cumulent 11 Mds de dirhams d'actifs immobiliers dans leur bilan. Ceci provoque un risque de liquidité pour les banques et dénature leur activité.
La Vie Eco rapporte que la Banque centrale travaille désormais sur une circulaire encadrant le recours aux dations de paiement. L'idée est de provisionner chaque année une partie de ces dations, puis d'enregistrer des reprises à la revente. D'ici là, rappelons que la Loi de finances 2017 introduit la neutralité fiscale pour la vente à réméré, une mesure très attendue par les professionnels souligne l'hebdomadaire.
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