Les actionnaires du cimentier suisse Holcim ont approuvé vendredi le projet de fusion avec le français Lafarge, un mariage visant à créer un nouveau numéro un mondial du secteur.
Réunis en assemblée générale extraordinaire, ils ont donné leur accord, à hauteur de 93,7% des actionnaires présents, à l'augmentation de capital nécessaire à l'opération, ce qui est nettement supérieur à la majorité requise des deux tiers.
Après ce feu vert attendu, l'action Lafarge signait la plus forte hausse du CAC à Paris, avec un gain de 3,16% à 64,30 euros vers 11h00 GMT. Le titre Holcim prenait pour sa part 1,72% à la Bourse de Zurich, dont le principal indice progressait de 1,32%.
Les principaux actionnaires du cimentier suisse avaient annoncé à l'avance leur intention de soutenir un projet rendu public il y a plus d'un an mais menacé ces derniers mois par des divergences et des doutes sur ses modalités financières.
Ces turbulences ont conduit en mars les deux groupes à réviser d'un commun accord le projet pour en modifier les modalités au profit des actionnaires d'Holcim.
Outre la révision de la parité d'échange des titres, le groupe suisse a obtenu gain de cause sur la gouvernance, le PDG de Lafarge Bruno Lafont renonçant à la direction générale du nouvel ensemble au profit du Franco-Américain Eric Olsen.
Holcim a ensuite dû vaincre les réticences de son deuxième actionnaire, Eurocement, le groupe du magnat russe du ciment Filaret Galtchev, qui détient 10,8% de son capital.
Ce dernier a fini par apporter son soutien au projet fin avril, rejoignant le premier actionnaire, Thomas Schmidheiny (20,1% du capital). Le troisième, Harris Associates (3,2%), a annoncé son accord lundi.
La fusion devrait être achevée en juillet. Le nouveau groupe, LafargeHolcim, numéro un mondial du ciment, du béton et des granulats, devrait peser plus de 35 milliards d'euros de chiffre d'affaires au total dans une centaine de pays avec près de 130.000 salariés. Il vise 1,4 milliard d'euros de synergies au terme de la phase d'intégration, prévue pour durer entre 12 et 18 mois.
La Commission européenne a approuvé l'opération dès le mois de décembre, en échange de 6,5 milliards d'euros de cessions d'actifs conclues depuis avec l'irlandais CRH, et la Commission fédérale du commerce (FTC) américaine a accordé son feu vert lundi.