Si Sonasid a noté une amélioration de la situation au dernier trimestre de 2016 grâce à la baisse des importations et à la stabilisation des prix, les premiers mois de l'année en cours sont plutôt difficiles pour le secteur, avoue le management lors de la conférence de presse de présentation des résultats tenue aujourd'hui.
Des pistes sont étudiées, d'autres sont déjà mises en place pour continuer à faire face à la situation.
L'étau se resserre dans le reste du monde.
Les négociations pour une troisième vague de mesures antidumping au Maroc s'annoncent difficiles.
Les prix de vente ont baissé de 13% en 2016 sur le territoire national, poussant Sonasid à couper encore plus dans ses charges pour faire face à la situation et stopper l'hémorragie sur les marges. Les coûts de transformation dans les activités "aciérie" et "laminoir" poursuivent leur baisse qui atteint respectivement -17% et -13% depuis 2012. Parallèlement, les volumes des ventes réalisés au quatrième trimestre ont permis de redresser partiellement la barre, conduisant à un retour au vert de l'exploitation, malgré une situation globale toujours déficitaire. Mais l'année démarre mal pour le secteur. "On note une baisse des volumes de vente de 15 à 20% sur le marché sur les deux premiers mois de l'année alors que les prix demeurent plutôt stables", avoue Amin Abrok, DG de Sonasid. Pour le reste du semestre, le management anticipe un tassement de l'activité durant le mois de Ramadan, ce qui laisse au final une fenêtre de 2 mois d'activité "correcte" pour le secteur.
Pour faire face à cette interminable surcapacité du secteur, le management reconduit la même recette à quelques points près. Premièrement, le coûts de production seront encore une fois étudiés à la loupe avec cette fois-ci une nouvelle avancée annoncée dans le mix énergétique : Sonasid devrait passer à près de 100% d'énergie éolienne à horizon 2018. Ceci devrait générer une économie de 10 à 15% sur la charge énergétique qui est le deuxième poste de charges du sidérurgiste.
Comment exporter alors que "tout le monde se protège"
Par ailleurs, Sonasid veut de plus en plus répondre à des appels d'offres dans le reste du monde pour pouvoir écouler sa production. Mais ce débouché, à lui seul, semble peu crédible pour redresser la barre car le management lui-même avoue que le protectionnisme devient une tendance mondiale. "56 mesures sont en vigueur à travers le monde sur le rond à béton et le fil machine à fin décembre 2016. "Le phénomène devrait s'amplifier en 2017, tout le monde se protège" déclare Abrok.
Questionnés par les journalistes sur une éventuelle reconduite des mesures de sauvegarde qui prennent fin en 2018, le management a déclaré que les négociations seront plus difficiles qu'auparavant, bien que les autorités soient conscientes des pressions qui existent. Comme d'habitude, le management de Sonasid n'a pas manqué d'appeler à un maintien de ses mesures, estimant que c'est le seul moyen pour le secteur de s'en sortir.