Jeudi 21 Janvier 2016

Ismail Douiri tacle les capital-investisseurs

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Le D.G d'Attijariwafa bank, Ismail Douiri, était aujourd'hui invité à la cinquième journée du Capital-investissement organisée par l'association gui regroupe les professionnels du secteur, l'AMIC. Cette année, le thème central est le déploiement de cette industrie sur le reste du contient africain. L'idée est qu'ayant démarré de rien au Maroc, cette industrie est immunisée contre l'absence de réglementation. Elle pourrait donc reproduire le même exploit dans d'autres pays.

 

Seulement voilà, Ismail Douiri a déclaré en prenant la parole : «lorsque j'ai reçu cette invitation, j'ai essayé de faire un sondage autour de moi pour comprendre les opportunités des capital-investisseurs marocains dans d'autres pays. Cela m'a permis de conclure que cette industrie est encore jeune, (ndlr : le capital-investissement a officiellement 15 ans) et qu'elle devrait d'abord relever les défis qui existent au Maroc avant de s'attaquer à d'autres marchés. J'ai, par exemple, compris que les TRI offerts aux investisseurs étrangers varient entre 8% et 15%. C'est meilleur que la plupart des autres classes d'actifs au Maroc, mais ce n'est pas suffisant pour attirer des bailleurs de fonds internationaux de manière durable. J'ai aussi compris que le Maroc se classe derrière de plus grandes économies comme celles de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Nigéria, mais qu'il est talonné de près par le Ghana, un pays dont le PIB est bien inférieur au nôtre. Il faut à mon sens consolider les acquis au Maroc».

 

Douiri a également exprimé des réserves quant au cadre juridique de cette industrie qui subit plusieurs frottements fiscaux. Et de conclure : «Là où je regarde, il y a des zones d'amélioration».

 

L'expérience Attijariwafa bank

 

Pour donner de la perspective à ses paroles, le D.G d'Attijariwafa bank a expliqué qu'il faut remplir certaines conditions (comme entreprise ou comme secteur), avant de chercher à aller à l'international. Il est donc revenu sur les motivations de la Banque pour aller chercher des relais de croissance à l'international. Une aventure qui a démarré il y a plus de 10 ans et qui fait d'Attijariwafa bank aujourd'hui un établissement bancaire dont 20% du total bilan, du PNB et du RNPG proviennent de l'international.

 

«Tout a démarré après la fusion Wafa bank/BCM. Au lendemain de l'opération, nous nous sommes retrouvés avec des parts de marchés confortables sur l'ensemble des segments du marché bancaire. Ces dernières allaient de 26% à 45%, selon les segments. En face, la Bourse nous a valorisé à des niveaux bien supérieurs à la croissance du marché qui donnait déjà des signes de faiblesse. Au fait, avec une croissance du PIB de 5% et une inflation de 2%, les investisseurs nous valorisaient sur le base d'une croissance normative de l'activité de 7% qui, avec la productivité, pouvait aller à 10%. Un engament impossible à tenir. Il fallait donc justifier ces niveaux de valorisation en cherchant de la croissance ailleurs. Troisième contrainte, certains clients devenaient trop grands et risquaient de chercher de nouvelles banques à l'international pour les accompagner. Maroc Telecom, par exemple. Il fallait dès lors avoir la capacité de les retenir en leur démontrant notre capacité à suivre leur croissance au Maroc comme ailleurs». C'est à partir d'une situation confortable sur le marché local qu'il faut réfléchir à aller ailleurs. «Il faut être à l'aise sur le marché local et disposer de fonds propres excédentaires. Nous étions dans cette situation et au lieu de distribuer massivement des dividendes et alerter nos actionnaires sur un tassement de la croissance, nous avons préféré investir».

 

Après, lorsque l'installation est effective, démarre la vraie aventure. Pour le cas d'Attijariwafa bank , il s'agissait de réduire les risques opérationnels en harmonisant les systèmes d'informations. «Il faut également être attentif aux risques monétaires et réglementaires», conclut le banquier.

 

 

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