C'est la dernière ligne droite avant le démarrage réel des banques participatives. Umnia Bank, qui se disait techniquement opérationnelle depuis plus d'un mois, ne pouvait pas offrir de services bancaires à ses clients mais s'était tout de même lancée dans l'arène. Le management expliquait plus tard que cela lui permettait de se faire connaître et de faire connaître cette industrie nouvelle avant de pouvoir réellement offrir des solutions bancaires à la clientèle. Une stratégie de pré-ouverture que ses concurrents n'ont pas voulu suivre, à l'image de Bank Assafa qui disait vouloir attendre que tout soit prêt.
Les contrats types et les conventions d'ouverture de comptes étaient le principal obstacle au démarrage effectif des banques participatives. Cet obstacle est en passe d'être levé, à en croire les professionnels. Ces modèles sont attendus par la profession entre aujourd'hui (mercredi) et demain. Plusieurs sources professionnelles nous le confirment. Ils seront publiés "d'une minute à l'autre", nous dit même un banquier dans un établissement participatif de la place.
C'est peut-être pour cette raison que Youssef Baghdadi, Président de Bank Assafa, vient de convier la presse à une nouvelle conférence de presse jeudi après-midi. Lui, qui promettait, il y a un mois, d'arriver sur le marché à "J+1" après l'adoption des contrats.
Lire aussi : Banques participatives : Les produits qui vont cartonner au départ
L'agenda bancaire de jeudi sera chargé puisque dans la matinée, Bank Al-Maghrib présentera son rapport annuel sur la supervision bancaire. Peut-être que des annonces seront faites.
Le ministre des finances, Mohamed Boussaid, avait indiqué le 12 juillet dernier que les banques participatives entreront en service dans "les prochaines semaines", après le parachèvement de toutes les dispositions légales et techniques. Le ministre a également précisé qu’il sera procédé prochainement à l’émission de Sukuks pour doter ces banques des liquidités nécessaires à leur fonctionnement, relevant que l’importance de ce projet nécessite de temporiser "pour lui assurer un lancement réussi". Mais sur les Sukuks, les professionnels se montrent moins pressés. Ils estiment que la liquidité dont ils disposeront au démarrage à travers leurs fonds propres et les dépôts de la clientèle devrait leur permettre d'assurer le financement de la clientèle pendant les premiers mois. Ils s'attendent en effet à ce que les mécanismes de transformation soient au moins aussi long que dans le circuit bancaire classique. Pour l'agence Fitch, ces banques sont susceptibles de stimuler modestement la croissance des dépôts dans le pays. Selon les discussions de l'agence avec les différentes banques, l'offre participative devrait stimuler les dépôts de 5 à 10%.
En attendant que l'écosystème participatif soit au complet avec l'assurance Takaful et le marché participatif des capitaux, les banques pourront déjà démarrer leur activité de collecte.