Vous l'avez sans doute constaté dans la presse écrite depuis quelques semaines, CIH Bank se débarrasse progressivement de ses hôtels. Deux complexes hôteliers vont faire les frais de ce processus de désengagement entamé en 2010 : le Tivoli et le Sangho Privilège, objet d’un appel à manifestation d’intérêt.
Hérités de l’époque où la banque avait encore le statut d’organisme financier spécialisé(OFS), ces hôtels, objet de lourds contentieux, ont «pourri» durant de longues années l’activité de l’établissement. Le Tivoli est situé en plein centre touristique d’Agadir sur une superficie de 3,1 ha, est un complexe hôtelier comprenant un hôtel 4* (256 chambres et 24 suites) et une galerie commerciale de 50 magasins. Pour sa part, le Sangho est logé au nord-est de la Palmeraie de Marrakech sur une surface de 11 ha environ, comprend 312 chambres et 12 suites réparties dans 12 pavillons.
La cession de Tivoli, contrôlé à 100% par CIH Bank, et qui faisait partie des dossiers contentieux, n’est pas une surprise. Le management avait déjà annoncé la couleur. «La vocation du CIH n’est pas de gérer des hôtels, c’est pourquoi nous portons la participation le temps de trouver un acquéreur», déclarait déjà en 2014 Ahmed Rahhou, PDG de la banque, tout en précisant qu’en attendant, «la gestion de l’hôtel a été confiée à un groupe espagnol basé aux Baléares». En fait, il fallait attendre le bon moment pour procéder à la mise en vente de cet hôtel, dont l’activité récurrente évolue dans le bon sens. Dès lors, la banque s’y est investie pour le rendre attractif afin de pouvoir le céder en dégageant une certaine plus-value. Reste que des hôtels, CIH Bank en dispose encore, comme le confirme Lofti Sekkat, Directeur général délégué de l’établissement bancaire, à Finances News cette semaine. «CiH Bank a encore des hôtels dans son portefeuille, dont deux sont en activité et pour lesquels nous venons de faire par voie de presse un appel à manifestation d’intérêt», souligne-t-il. Tout porte donc à croire que le processus de cession va se poursuivre. Un processus dont le signal a été donné en 2010, avec la cession, assainissement de leurs situations nettes, de 7 unités hôtelières (titres de participation et créances comprises), pour un nombre total d’un millier de chambres, à la Caisse de dépôt et de gestion. Montant de l’opération : 705 MDH. Une opération qualifiée de «bonne affaire» à l’époque par Rahhou, d’autant que cette cession était «assortie d’une garantie sur le passif qui ne touche que le risque fiscal». Autrement dit, CIH Bank couvrait le résidu du risque fiscal, lequel était par ailleurs «limité», d’autant qu’une partie des hôtels cédés étaient sous le coup d’un redressement fiscal.