"La croissance rapide de la finance islamique peut devenir un facteur de stabilité en raison des notions de partage du risque et d'échanges basés sur des actifs tangibles", a souligné mercredi la directrice générale du Fonds monétaire international lors de cette conférence organisée avec la Banque centrale du Koweït. "La finance islamique peut en principe devenir un facteur de stabilité financière car le partage du risque réduit le ratio d'endettement et les échanges sont adossés à des actifs tangibles donc entièrement garantis", a-t-elle précisé.
Les banques islamiques offrent également des contrats de partage des bénéfices et des pertes qui permettent de réduire les pertes et d'atténuer le risque de contagion dans le cas d'une crise du secteur bancaire. Ceci implique, toujours selon la directrice du FMI, une plus grande capacité d'absorption des pertes de capital, qui est l'un des objectifs clés de la nouvelle réforme de la réglementation bancaire mondiale". Mais pour que la finance islamique puisse donner tout son potentiel elle doit augmenter le nombre de ses clients, uniformiser les normes et améliorer le cadre règlementaire.
Par ailleurs, Lagarde a déclaré que le FMI allait davantage s'impliquer dans le secteur de la finance islamique, avec une plus grande surveillance bilatérale et aide analytique car la finance islamique, qui interdit la spéculation et l'intérêt, manque toujours d'un cadre réglementaire et de contrôle. Selon le FMI, près de 40 millions des 1,6 milliard de musulmans à travers le monde sont des clients de la finance islamique, dont la popularité ne cesse d'augmenter.