Après un enchaînement de performances solides en ce début d’année, la Bourse de Casablanca s’offre depuis deux semaines une cure de détox bien méritée. Ceux qui avaient donc misé tôt sécurisent leurs gains, un réflexe naturel dans un marché qui a connu une frénésie acheteuse.
Dans un marché qui a enchaîné les gains en ce début d’année, prendre du recul n’a jamais fait de mal. Au contraire, cela traduit une certaine maturité des investisseurs, qui préfèrent sécuriser leurs bénéfices sans céder à la panique ni remettre en cause le potentiel haussier à long terme. À la Bourse de Casablanca, le marché s’offre une cure de détox bien méritée depuis deux semaines, le temps d’éliminer les excès accumulés.
Résultats : le Masi termine la semaine en retrait de 0,68% à 16 609,78 points, avec une performance annuelle réduite à 12,43%. Malgré ce reflux, l’indice n’a toujours pas effacé la bougie haussière de la semaine du 17 février qui continue d’englober les bougies baissières qui ont suivi. En clair, le mouvement de fond tient bon et la consolidation actuelle semble être une pause saine plutôt qu’un signal de retournement.
Cette semaine, les prises de bénéfices ont touché plusieurs compartiments dont les télécoms, l’immobilier, le BTP, trois secteurs qui avaient brillé en ce début d’année. Pendant ce temps, le Masi Mid & Small Cap, qui agrège la performance des petits et moyens dossiers, joue la carte de la contre-tendance et s’offre une avancée de 0,35%.
Côté volumes, l’effet Ramadan s’est fait sentir avec une moyenne hebdomadaire qui tombe à 900 MDH, contre près de 2 milliards lors des deux semaines précédentes. La réduction des horaires de cotation et le climat plus attentiste qui accompagne habituellement cette période expliquent en partie cette baisse d’activité. Mais cette année, l’histoire pourrait être différente.
En plein cœur de la saison des publications annuelles, la Bourse de Casablanca pourrait bien éviter la torpeur habituelle. Historiquement, mars et septembre, mois de publications, ne sont pas tendres avec le marché : selon Serval Asset Management, la moyenne des corrections sur mars atteint -4,22%, avec une médiane à -1,98%. Mais l’histoire montre aussi que la correction est souvent de courte durée. Avril, en revanche, est historiquement haussier. D’où l’importance de ces prochaines semaines.
Si le marché traverse mars sans accroc majeur, il pourrait rapidement reprendre son ascension dès avril, porté par une reprise des flux et la fin des arbitrages post-résultats. Et les premiers signaux du cru 2025 sont plutôt rassurantes : selon BMCE Capital Global Research, les revenus agrégés des sociétés cotées affichent une progression de 6% à 311,1 milliards de dirhams. Un signal encourageant pour la suite, qui pourrait bien redonner du carburant aux acheteurs.
Au-delà des ajustements techniques et des logiques d’arbitrage, c’est la solidité des fondamentaux qui fera la différence dans les prochaines semaines. La saison des résultats annuels ne se résume pas seulement aux dividendes : elle est aussi l’occasion d’évaluer la capacité des entreprises à maintenir leurs marges dans un contexte où la croissance économique reste plutôt modérée et où les coûts, bien que mieux maîtrisés, continuent de peser. Les investisseurs auront donc un œil affûté sur les performances opérationnelles et les perspectives données par les entreprises.
Au final, le marché digère ses gains sans se retourner, les volumes restent en ligne avec la saisonnalité, et les résultats annuels vont bientôt donner la tendance. Si avril réserve souvent de belles surprises, alors il y en a peut-être qui s’y préparent déjà.
Techniquement, les prises de bénéfices post-trimestriels continuent de peser sur le marché, mais sans remettre en cause la tendance haussière de fond. L’indice recule à 16.609 points, tout en restant au-dessus d’un seuil clé.
Niveaux clés à surveiller
- Support immédiat : 16.200 points → Toujours un pivot majeur en cas de prises de bénéfices.
- Seuil critique : 15.445 points → Un précédent creux à préserver pour éviter un retour vers 15.000 points.
- Résistance court terme : 17.090 points → Un franchissement prolongé de ce seuil points ouvrirait la voie à de nouveaux records.
Sur un horizon horaire, les prises de bénéfices ont dessiné un biseau descendant, une figure technique généralement propice à un retournement haussier. Cette structure arrive à maturité et s’accompagne d’une divergence haussière sur le RSI, ce qui renforce la probabilité d’un rebond dès la semaine prochaine.
Tant que l’indice évolue au-dessus des 16.600 points, la pression vendeuse reste sous contrôle. Un dépassement de 16.866 points permettrait d’envisager un retour sur 17.090 points et la reprise de la tendance haussière.
Seuil à surveiller : la cassure haussière du biseau en données horaires, qui enverrait un premier signal de reprise, à confirmer par un passage au-dessus de 16.879 points.