PNB, résultat net, crédits, base clients… la banque ambitionne un doublement sur tous les fronts.
La jeune banque cotée a tenu mercredi à Casablanca son tout premier Capital Markets Day, l’occasion de lever le voile sur ses perspectives à l’horizon 2028-2029. « Nous voulons donner une visibilité claire sur ce que nous faisons », nous explique Younès Benjelloun, directeur général de CFG Bank.
Lors de son introduction en Bourse fin 2023, CFG Bank s’était engagée à doubler son résultat net à horizon 2026. Objectif qui devrait être atteint avec année d’avance : le groupe devrait franchir la barre des 300 MDH de bénéfices dès 2025, au lieu de 2026 comme annoncé initialement. Forte de ce bonus d’un exercice, la banque se fixe désormais un nouveau cap : redoubler de taille à l’horizon 2028-2029.
Pour y parvenir, le groupe entend poursuivre la recette qui fonde sa croissance depuis le début. Il s'agit d'une une banque de détail haut de gamme qui s'appuiera entre autres sur un réseau qui passera de 14 agences aujourd’hui à 21 en 2026, recrutant chaque année entre 10 000 et 12 000 clients exigeants. "L’objectif est d’atteindre quelque 140 000 clients dans trois à quatre ans, avec lancement de nouveaux produits pour enrichir l'offre", explique Driss Benchaffai, DG de la banque.
L'autre cheval de bataille performant est le pôle grandes et moyennes entreprises, intégrant corporate banking, corporate finance et banque privée destinée aux dirigeants. « Nous avons développé un solide savoir-faire dans la création de synergies entre ces métiers », souligne Younès Benjelloun.
Indicateur | 2024 | Objectif 2028-2029 |
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Produit net bancaire | 941 MDH | ≈ 2 Mds DH |
Encours de crédits | 15 Mds DH | ≈ 30 Mds DH |
Clients actifs | 65 000 | ≈ 140 000 |
Résultat net part du groupe | 262 MDH | ≈ 500 MDH |
ROE cible | 15,7 % | ≥ 16 |
Comment tenir promesse ?
Salim Rais, directeur exécutif Finances Groupe, détaille la stratégie : « Il s’agit exclusivement de croissance organique : pas de changement de segments, mais davantage de produits. Le mix revenus reste quasiment stable : 40 % de commissions et 60 % de marge d’intérêt, afin de maintenir le ROE le plus élevé possible. »
Côté risque, le management se veut rassurant : même si la base clients s’élargit, la cible demeure premium, avec un taux de créances douteuses qui devrait rester sous les 2 %, soit quatre fois moins que la moyenne du secteur. Tout cela sera atteint sans augmentation de capital ; le groupe privilégiera d’abord des émissions d’obligations subordonnées. « Nous ne solliciterons pas les actionnaires pour atteindre ces objectifs », affirme Younès Benjelloun.
Même après ce doublement, CFG Bank ne pèserait qu’environ 2 % des crédits bancaires nationaux et ne cherche pas à gagner davantage de parts de marché. Le management se concentre sur la rentabilité pour l’actionnaire, avec un ROE durablement supérieur à 16 %.
Dans un paysage bancaire marocain qui croît de 5 % par an, viser un TCAC proche de 20 % et maintenir un ROE élevé fait figure d’exception. Ce profil de croissance, allié à une visibilité forte sur les lignes de métiers, confère à CFG Bank une singularité que le marché boursier reconnaît : la banque bénéficie de multiples de valorisation supérieurs à ceux de ses pairs, justifiés par sa trajectoire rapide de croissance et sa rentabilité financière élevée.